Le monde selon Monsanto
Marie-Monique ROBIN (2008)
Avec 17 500 salariés, un chiffre d’affaires de 7,5 milliards de dollars en
2006 et une implantation dans quarante-six pays, Monsanto représente le leader mondial des OGM, mais aussi l’une des entreprises les plus controversées de l’histoire industrielle.
Production de PCB (pyralène), de polystyrène, d’herbicides dévastateurs (comme l’agent orange pendant la guerre du Viêtnam) ou d’hormones de croissance bovine et laitière (interdites en Europe) : depuis sa création, 1901, la firme a accumulé les procès en raison de la toxicité de ses produits. Grâce à la commercialisation de semences transgéniques, conçues notamment pour résister aux épandages de Roundup, l’herbicide le plus vendu au monde, elle prétend vouloir faire reculer les limites des écosystèmes pour le bien de l’humanité. Qu’en est- il exactement ? Quels sont les objectifs de cette entreprise, qui, après avoir longtemps négligé les impacts écologiques et humains de ses activités, s’intéresse tout à coup au problème de la faim dans le monde au point de se donner des allures
d’organisation humanitaire ?
11 Février
Ouverture dès 18h00 // Projection à 18h30
Grignotages sur place
à L’île égalité (58 Rue de l’Égalité/Villeurbanne)
Ni les femmes Ni la terre
Marine Allard, Lucie Assemat, Coline Dhaussy (2018)
En Argentine et Bolivie, le film suit au plus près celles qui luttent contre les violences faites aux femmes, le système Monsanto et la destruction de l’environnement par les entreprises extractivistes.
Il met en évidence le parallèle entre les logiques d’appropriation capitaliste, coloniale et patriarcale
de la terre et des corps des femmes, compris comme potentielles sources de profit.
18 Février
Ouverture dès 18h00//Projection à 18h30
Grignotages sur place
à L’île égalité (4 Rue de l’Égalité/Villeurbanne)
Conférence : Numérique, génétique, robotique : vers la transition écologique
Sécheresses et inondations disputent l’actualité du désastre aux marées noires, accidents nucléaires et autres explosions de dépôt et d’usine d’engrais. Prétendant en sortir, les économies capitalistes accélèrent leur mutation à la faveur de la crise du COVID-19. Big Data, biotechs et technologies de ruptures : c’est la foi inébranlable dans l’innovation industrielle et la convergence des nouvelles technologies qui écrasent toute autre perspective.
L’arrivée des drones, tracteurs intelligents, IA et numérisation satellitaire promettent au travail agricole sa nouvelle mutation : l’Agritech. Sortir des anciens pesticides en fin de brevet et prétendre décarboner à grands renforts d’électronique font fantasmer plus d’une startup. Et cauchemarder le monde paysan.
Les OGM ont été une étape. Sous le vocable de transition écologique, la réorganisation de l’industrie pour faire face au défi climatique radicalise la logique.
Par ailleurs ce modèle ne remplit même pas sa mission de base de nourrir la population : le recours à l’aide alimentaire explose, une personne sur deux estime ne pas manger ce qu’elle souhaiterait.
En face la colère sociale gronde, et les « alternatives » semblent foisonner.
Pourtant, aucun projet politique populaire fort n’est porté par le mouvement social.
Cette soirée est là pour commencer à combler ce hiatus.
Hélène Tordjman interviendra en s’appuyant sur son livre La croissance verte contre la nature
Critique de l’écologie marchande (La Découverte 2021).
En disséquant les ressorts idéologiques, techniques et économiques de ce nouveau régime de « croissance verte », Hélène Tordjman montre que ses promoteurs s’attachent plutôt à sauvegarder le modèle industriel qui est la cause de la catastrophe en cours.
Guy Kastler, un des initiateurs du réseau semence paysanne, s’attachera à nous exposer le déferlement des brevets sur le vivant que permettent les mensonges de la religion génétique. En octobre dernier, Macron déclinait pour sa "France 2030" ses solutions pour transformer l’agriculture et la nourriture : le numérique, le robotique et la génétique. Ce sera l’occasion de déplier une des convergences des trois « révolutions ».
Des membres de l’Atelier Paysan présenteront leurs perspectives pour Reprendre la terre aux machines (Le Seuil 2021) développées dans leur « Manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire ».
L’appel à la responsabilité individuelle, ce « chacun doit faire sa part », ne mettra jamais fin au modèle alimentaire industriel et marchand.
Il est temps d’échapper à notre enfermement dans les niches d’un marché alimentaire réservé aux classes aisées et de reprendre entièrement la terre aux machines. Ce manifeste propose de sérieuses pistes de rupture.
19 Février
Ouverture dès 16h//Début de la conférence 16h30
Grignotage
à l’Amicale du Futur (31 rue Sébastien Gryphe/Lyon 7)
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