Après être sorti définitivement blanchi en février, le journaliste Denis Robert qui avait révélé l’affaire Clearstream (plus précisément son premier volet, celui d’une gigantesque lessiveuse d’argent) demandait à la société luxembourgeoise des dommages et intérêts pour les 10 ans de procédure judiciaire que son enquête lui avait valu. Il réclamait 3,6 millions d’euros pour harcèlement judiciaire : il avait reçu 200 visites d’huissier à son domicile !!!

La Cour d’appel de Lyon n’a pas trouvé qu’il y avait un « harcèlement judiciaire », bah tiens (elle ne nous a jamais habitué à des sentences particulièrement progressistes, même depuis le départ de Finidori). Pour faire bonne figure, elle a quand même condamné Clearstream à rembourser les frais de procédure judiciaire de Denis Robert : 56 500 euros !

Pour celles et ceux qui n’aurait (toujours) pas compris le rôle de Clearstream, illes peuvent revoir le documentaire de Denis Robert, L’affaire Clearstream racontée à un ouvrier de chez Daewoo, qui explique particulièrement bien le rôle de ce maillon essentiel au capitalisme, permet d’appréhender avec des mots simples ce qui régit nos vies, et nous montre l’intérêt d’un journalisme d’investigation contre les puissants. (Denis Robert a d’ailleurs réalisé un documentaire très intéressant sur le fonctionnement de la presse locale à Metz, Histoire clandestine de ma région).