Appel à cortege LGBTQIA+ Pour la manifestation antifasciste du 29 mai 2021
Nous, personnes LGBTQIA+, appelons à former un cortège en non-mixité queer pour la manifestation antifasciste du 29 mai 2021.
Notre communauté est particulièrement touchée par les violences d’extrême-droite, d’abord au quotidien, puisque dans la rue et en permanence, des adelphes subissent des agressions queerphobes ; mais aussi dans le contexte militant. Depuis le début de l’année 2021, la communauté LGBTQIA+ a été visée par plusieurs attaques fascistes à Lyon. Une première lors de la contre-manifestation contre la Manif Pour Tous et ses revendications queerphobes le 31 janvier ; une deuxième lors du rassemblement pour la fierté lesbienne, le 24 avril. Ces attaques d’un terrorisme que l’on ne veut pas nommer ont été d’une grande violence et se sont déroulées dans la plus grande indifférence politique et médiatique. Nous parlons de fachos qui tabassent, qui sont prêts à tuer (et le revendiquent) et à qui la Préfecture cède toujours plus de territoire. Nous tenons donc à être présent·es en force et en nombre pour faire entendre nos voix, nos revendications et montrer à l’extrême-droite que nous ne nous laisserons pas faire.
Nous, personnes LGBTQIA+, refusons l’invisibilisation et la minimisation de ces attaques et de nos luttes. Nous décidons donc de prendre la rue en notre nom, par solidarité de nous-mêmes et de nos adelphes, mais aussi par solidarité avec les camarades agressé·es à la Plume Noire, à Radio Canut et à la Maison de la Mésopotamie ces derniers mois. N’oublions pas non plus les coups de pression subis par les copaines de l’occupation de l’Opéra, les ratonnades, les attaques de mosquées et les agressions de plus en plus nombreuses (notamment très récemment au rassemblement de soutien au peuple colombien, le 19 mai).
Nous, personnes LGBTQIA+, ne tolérons pas les comportements oppressifs, queerphobes, les agresseur·ses et leurs soutiens, ni dans nos rangs, ni dans ceux de nos prétendu·es allié·es (orgas de gauche ou d’extrême-gauche). Chacune de nos agressions est oubliée, chacun de nos témoignages est silencié ou critiqué. Lorsque des adelphes prennent l’initiative de créer un Pink Bloc, les traiter de « fachos » est extrêmement grave et révèle tout le peu de soutien apporté à notre communauté. Il ne suffit pas de relayer un événement pour être un·e bon·ne allié·e. Relayer les infos c’est bien, ne pas nous insulter en manif c’est mieux (on vous met d’ailleurs un lien d’insultes oppressives à ne plus utiliser, juste ici, pour information : http://bafe.fr/tag/insultes-oppressives/ ; ainsi qu’un lien d’insultes non-oppressives : https://www.instagram.com/p/CKq1blugBPS/?hl=fr). La lutte contre l’extrême-droite et ses idées passe par une solidarité inclusive et des actions concrètes et collectives.
Nous, personnes LGBTQIA+, prenons la décision de former un cortège queer car notre communauté vit concrètement et violemment la réalité du fascisme et des décisions toujours plus liberticides du gouvernement. A Lyon en particulier, de par l’implantation historique des fafs, la violence fasciste est banalisée et ignorée par celleux qui se prétendent nos allié·es et les institutions. Il est devenu malheureusement normal pour nous et nos adelphes de subir des pressions et menaces fascistes, dans la rue comme en ligne. Avant chaque action, chaque rassemblement, les fafs raident, provoquent, cherchent à nous faire peur. Et nous ne souhaitons pas banaliser cette peur tout comme nous ne souhaitons pas y céder.
Nous, personnes LGBTQIA+, tenons à rappeler qu’à Lyon, le fascisme c’est : la Manif Pour Tous dont le service d’ordre est composé de fafs ex-membres de Génération Identitaire ou du Bastion Social ; Nemesis, un collectif « féministe » d’extrême-droite ; l’école de Marion Maréchal Le Pen, qui a trouvé son public au sud du Vieux Lyon ; et bien plus encore. Quand l’Etat nous martèle son « devoir de mémoire » mais laisse les fascistes agir ; quand Macron nous invite à aimer qui l’on veut pour la journée de lutte contre l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie, la biphobie tout en n’interdisant pas les thérapies de conversion visant notre communauté (pour ne citer que ça), l’incohérence est de taille.
Queer partout fachos nulle part
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