Paris. 9h du matin aux alentours de la place de la Madeleine.
Depuis quelques semaines plusieurs organisations d’horizons divers (écolo, Gilet Jaune, autonome...) appellent à une convergence en acte entre les marcheurs pour le climat et la galaxie Gilet Jaune. Après moults tractations, décision est prise d’appeler à un rendez vous commun dans l’ouest parisien le samedi matin. Le rassemblement mensuel pour le climat est quand à lui maintenu sous sa forme classique, c’est à dire loin des Champs-Elysées et des lieux de pouvoirs. Convergence, oui mais pas trop... C’était sans compter l’équipe bleue, venue perturber l’équilibre ténue de cette journée de mobilisation. Samedi matin donc, le périmètre autour de la Madeleine est quadrillé par pas moins de 7500 forces de l’ordre. Tout rassemblement est interdit et ces braves BRAV-M (police motorisée) s’appliquent consciencieusement à faire respecter les ordres du préfet. Tout attroupement, quel qu’il soit est dispersé, gazeuse et matraque à l’appui. Les Gilets Jaunes sans leur Gilet Jaune et en nombre malgré le dispositif répressif, accompagnés de jeunes écologistes, réussissent tout de même l’exploit de marcher quelques instants sur les Champs-Elysées. Bref, la frustration est partout, le joyeux bordel annoncé nulle part et le rencards de l’après-midi de la marche pour le climat finit par circuler sur toutes les lèvres.
Paris. 14h jardin du Luxembourg.
Il y a énormément de gens (40 000 personnes ?), l’ambiance est plutôt joyeuse et cosmopolite, d’Europe Ecologie les verts aux Gilets Jaunes. Après quelques discours inaudibles, la manif finit par s’élancer. Assez rapidement un cortège de tête conséquent se forme, peuplé de tous-tes ceux-lles pas très séduit-es à l’idée de marcher au pas dicté par Greenpeace et autre ANV Cop 21. Autant dire que ça fait du monde et pas seulement des Gilets Jaunes et des autonomes. C’est très hétéroclite et ça rappelle les manifs du printemps 2016. Certes on ne retrouve pas l’incroyable spontanéité déterminée des manifs à laquelle les Gilets Jaunes nous ont habitué depuis bientôt 11 mois, mais ce cortège de tête qui vient bouleverser l’ordre habituel des marches pour le climat est investit en force, comme si il avait cruellement manqué ces dernier mois. Bref, au bout d’environ 500 mètres les festivités commencent et la police se met à gazer allégrement. Le cortège étant très dense, la foule compressée n’a d’autres choix que de revenir sur ses pas. A cet instant un événement se produit qui nous rappelle combien les grosses organisation citoyennistes n’ont pas envie de se voir délester de leur autorité et leur monopole sur ces marches. Des militants estampillés ANV-cop21 tendent une corde pour séparer physiquement le cortège de tête du reste de la manif et le livrer en pâture à la flicaille. Une sorte de punition en somme, adressée à tous ceux-lles qui ont osé défier l’ordre établi. Le cortège de tête étant plus nombreux et déterminé, la corde finit par lâcher. Et l’ensemble de la manif retourne à la case départ. Là s’en suit un moment de flottement relativement longs. Greenpeace en profite pour se désolidariser du reste du monde et appelle les manifestants censés (sic) à quitter le cortège. Puis la police finit par annoncer par mégaphone que la manif peut reprendre... Le cortège s’élance à nouveau, nombreux, déterminé, ne formant plus qu’un immense cortège de tête délesté de ces membres les plus relous. La manif se poursuit joyeusement jusque place d’Italie puis Bercy. Entre graffitis, chants, techno et escarmouches avec les bleues. La manif est très hétérogène et plutôt solidaire. En fin d’après-midi, ANV-cop 21, après avoir bloqué un pont, décide d’organiser une manifestation « sauvage » bien encadrée jusque Bastille. Une partie des personnes restantes s’élancent donc en musique et sous haute surveillance, le service d’ordre improvisé poussant le zèle jusqu’à remettre les poubelles et les trottinettes en place... Désobéissance civile, oui mais pas trop. Pendant ce temps là, d’autres s’égaient vers les Champs Elysées où feux de poubelles et sirènes bleues accompagnent les premières heures de la nuit.
Bilan : une longue journée de manifestation et une convergence en acte plutôt réussie, bien qu’inattendue dans ces dispositions-là. Vivement le mois prochain.
Comme chaque mois, on poste la feuille de chou éditée et distribuée au bistrot de la caisse (soirée de soutien à la caisse de la solidarité tous les premiers jeudi du mois à l’atelier des canulars).
Ce mois ci on parle des Technopolices, de la manif parisienne du 21 septembre, et on parle de l’affaire du homard.
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