MJC en sursis à Colombes, la mairie UMP lorgne sur ses locaux ; MJC occupée à Valence [1], la municipalité UMP veut virer les salarié-es sans se soucier de leur reclassement. Ajoutons à cela la politique de casse sociale du gouvernement : crédits FONJEP [2] revus à la baisse,
10 à 30 % de moins pour les subventions aux associations nationales ; 13 % de moins pour l’année 2005 dans le budget « Jeunesse et sport » dévolu aux associations, sans oublier la nette diminution des crédits « Politique de la ville ». Seule la police, à travers les opérations « Ville Vie Vacances », maintient son budget...
Désormais, nous devons renoncer au paiement des trois premiers jours de maladie [3], soit l’unique avancée sociale de notre convention collective. Le chantage au salaire du MEDEF, via le SNOGAEC [4], ayant porté ses fruits ; nous devrons donc nous contenter d’une petite revalorisation du pouvoir d’achat qui avait chuté de 16% en 10 ans (sources INSEE) pour les travailleur-es de l’animation. Ceci démontre à nouveau l’inanité du syndicalisme de cogestion.
La liste est longue et malheureusement non exhaustive. Le constat est simple : l’éducation populaire est en danger. Il faut un véritable sursaut des acteurs de ce milieu, c’est-à-dire des animateurs et animatrices, des personnels techniques et administratifs, sans oublier le public. Déjà la résistance s’organise à Colombes, en banlieue parisienne, où 2 500 personnes ont manifesté contre la mairie, mais aussi à Valence où la population continue de se montrer solidaire des salarié-es de la structure, laquelle est toujours occupée par le personnel et des habitants du quartier. À Lyon, les animateurs-trices de l’association Les Péniches du Val de Rhône ont fait grève
25 jours durant pour améliorer leurs conditions de travail, d’hygiène et de sécurité. À la Courneuve, ce sont 200 animateurs et animatrices qui ont défilé ce printemps, et presque autant à Toulouse, l’année passée, pour des titularisations... et eux aussi ont obtenu gain de cause !
Il nous faut nous interroger sur le fonctionnement de nos lieux de travail, sur nos fonctions et statuts. Reprenons l’initiative sur les questions pédagogiques et éducationnelles !
Sommes-nous là pour assister impuissant-es à la reproduction sociale des inégalités et faire le travail que l’État et les collectivités ne veulent plus assumer ? Devons-nous rester les bras croisés face à la marchandisation et à l’instrumentalisation de nos associations qui font de nous de simples prestataires de services ? Bien évidemment, nous autres, travailleurs et travailleuses de l’animation syndiqué-es à la CNT, refusons cette fatalité ! Dès aujourd’hui, construisons le rapport de force. Organisons-nous et luttons avec la population pour nos droits et leurs services. Nous voulons des formations de qualité, gratuites, avec des filières cohérentes et des diplômes harmonisés. Nous voulons travailler avec un encadrement suffisant pour remplir notre rôle éducatif, avec qualité et dans la sécurité, afin de permettre à chacun et à chacune d’être acteur-trice de ce qu’il ou elle vit, de ne pas simplement choisir, mais de faire, d’agir, de construire. Nous ne sommes ni des flics ni des baby-sitters. Nous réclamons des salaires en rapport avec nos responsabilités. Nous ne supportons plus d’être les parents pauvres de l’éducation. Nos conditions de travail sont aussi nos/vos conditions d’accueil !
Aidons le public accueilli à devenir des individu-es autonomes et libres. Hier, l’éducation populaire issue du mouvement ouvrier - nombre de ses pionniers étaient syndicalistes - s’est développée en réaction au monopole religieux ; aujourd’hui, elle doit faire face à une logique libérale qui promeut la marchandisation du temps libre et de l’éducation. Cet état des lieux alarmant s’explique aussi par le manque de combativité des salarié-es de ce secteur.
Tu ne supportes plus la précarité structurelle qui régit ce milieu, ni l’arrogance de tes patrons, ni même l’apathie de tes collègues, alors rejoins-nous ! Luttons comme nos camarades de Paris, de Toulouse, de Valence ! Construisons la riposte syndicale avec la CNT et, dès à présent, posons les bases d’une éducation populaire libre où les valeurs de solidarité, d’entraide, d’émancipation et d’autonomie des individu-es seront les moteurs !
Permanences CNT santé-social
les 1er et 3e jeudis de chaque mois de 18h à 20h
au 44, rue Burdeau 69001 LYON
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