Images Migrantes - Rencontres Cinéma et Migrations du 26 au 31 octobre

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Projection de 30 films tous accompagnés de militants, artistes et chercheurs.euses pour discuter des migrations. Rendez-vous au théâtre de l’Elysée (14 rue Basse Combalot Lyon 7e) entre le mardi 26 et le dimanche 31 octobre. Prix libre.

Lors de la première édition des rencontres Images migrantes, le réseau Traces souhaitait interroger la production croissante d’images sur la thématique des migrations. Ces images sont aujourd’hui encore et toujours plus nombreuses, dans tous les registres du cinéma (documentaires, fictions, courts et longs métrages), dans tous les médias (indépendants ou appartenant aux groupes de communication) et dans une grande diversité de lieux (festivals de cinéma, des salles d’art-et-essai aux complexes cinématographiques, dans les centres d’art contemporain,...). Cet accroissement des représentations des migrations accompagne la place de plus en plus importante dédiée à cette question de société dans la recherche, la création artistique et dans les politiques publiques
Ces nouvelles rencontres Images migrantes associent dans une réflexion commune différents acteurs de la région Auvergne Rhône-Alpes, des artistes et des représentant·e·s de la recherche qui s’appuient sur l’analyse et la projection de films pour creuser les problématiques complexes qui entourent les migrations.
Ce sont ainsi plus de cinquante films que nous vous proposons de découvrir cet automne 2021, dans une multitude de villes et villages de la Région, afin de mieux comprendre les phénomènes migratoires d’hier et d’aujourd’hui.

Hier, nombre de films empruntaient la forme du conte héroïsant, voire de la “success story”, pour raconter le parcours de personnes migrantes traversant et triomphant de toutes sortes d’épreuves, ou au contraire des récits dramatiques dénonçant violences et dangers mortels. De nos jours, la profusion des images des migrations fait émerger de nouvelles représentations. Les représentations contemporaines semblent prendre de la distance avec ces images souvent spectaculaires pour davantage explorer le détail, l’intime. S’acheminerait-on vers une “normalisation” des représentations ?Si les thématiques fondamentales de la condition migratoire demeurent centrales – accès aux droits, à un toit, à un travail, luttes pour la régularisation administrative... - on voit aussi émerger des thématiques nouvelles : l’amour, la sexualité, les questions de genre, la place des femmes immigrées, ou le sort des mineurs non accompagnés, la question du post-colonialisme, la complexité des déplacements faits aussi d’allers-retours vers le pays d’origine, la militarisation grandissante des frontières, etc.

Les choix esthétiques et formels des films évoluent également, certain·e·s réalisateur·trice·s accordant davantage de place à la parole des personnes concernées par la migration, les impliquant dans la fabrication du film. Les plans s’allongent, les films prennent le temps de la rencontre, de l’accueil. Les personnes filmées sont moins idéalisées et présentées dans leur subjectivité et leur complexité, à travers leurs doutes, leurs espoirs et leurs paradoxes. Certains films proposent des expériences cinématographiques originales, parfois légères ou au contraire dures, nous faisant éprouver les violences de l’exil. Nous découvrons aussi beaucoup de films tournés au téléphone portable par les sujets de la migration, à la fois acteurs et réalisateurs. Le recours à la poésie côtoie aussi des formes, un peu austères peut-être, recherchant une représentation “juste” de situations parfois inextricables.

Programme détaillé

https://traces-migrations.org/2021/09/21/images-migrantes-2021/


Mardi 26 octobre
Ouverture sur la thématique « Traversée des frontières »

Projections en présence de la réalisatrice Muriel Cravatte, de Philippe Hanus, historien, coordinateur de l’ethnopôle « migrations, frontières, mémoires » (Le Cpa àValence) et de Sarah Bachellerie, doctorante en géographie membre du laboratoire Pacte.

  • 17:00 – VERNISSAGE de l’exposition « Collège Sans frontières Maurice Scève, un squat et deux ans de solidarité. » et de l’installation « Cinémathèque de l’hospitalité vive ».(Le PEROU)
  • 18:00 – PASSER LES FRONTIÈRES

Traverser (2020, FR/BE/ Burkina Faso, 1h16) de Joël Akafou (Côte d’Ivoire)
Touré Inza Junior est un jeune homme originaire de Côte d’Ivoire. Depuis la très périlleuse traversée vers l’Europe, il vit en Italie, mais, se sentant coincé, il désire repartir. Installé dans un camp de réfugiés géré par une ONG, il attend impatiemment son visa temporaire sans lequel il ne peut rien faire. Il rêve de la France et est prêt à tout pour s’y rendre.

  • 20:30 – TROUVER REFUGE

Demain est si loin (2020, France, 1h28) de Muriel Cravatte
Chaque jour, des exilés tentent de traverser la frontière franco-italienne à pied pour rejoindre la France, empruntant des itinéraires de montagne dangereux pour échapper aux traques policières. Arrivés à Briançon, ils sont accueillis pendant quelques jours au Refuge Solidaire, hébergement d’urgence géré par des bénévoles. Entre harcèlement policier et criminalisation, les solidaires qui viennent en aide aux exilés s’organisent pour continuer à agir.

  • 22:30 – CAMPEMENTS AUX MARGES DE LA VILLE

Les corps interdits (2016, France, 12 min.) de Jérémie Reichenbach
Plusieurs réfugiés, arrivés à Calais au péril de leur vie, dénoncent la violence de la condition qui leur est imposée. Leurs voix se superposent à des images de la « jungle » et de l’architecture carcérale du nouveau camp construit par l’État français.

La nuit remue (2012, France, 45 min.) de Bijan Anquetil
Une histoire d’amitié. Sobhan et Hamid. Deux jeunes Afghans. Le voyage depuis l’Afghanistan jusqu’à Paris les a réunis. La Nuit remue montre ce qui se passe parfois la nuit tombée autour d’un feu de fortune allumé au cœur de nos villes. Un film sur les passagers de nuit de l’Europe. Sur une jeunesse afghane qui se vit dans l’exil et qui, clandestinement, écrit son histoire. Avec des actes, des mots et des téléphones portables.


Mercredi 27 octobre
Déplacements, allers-Retours et déchirements

  • 14:30 – SÉANCE JEUNE PUBLICFILMS D’ANIMATION (à partir de 12 ans)
    En partenariat avec le Festival du film court de Clermont-Ferrand.

Basav ! Chante ! (2018, France, 4 min.) de Janis Aussel
Les Roms avancent, guitare à la main. Malgré le froid et les corbeaux, ils poursuivent leur route, toujours plus loin.
Un caillou dans la chaussure (2020, France, 10 min.) de Eric Montchaud
Un élève arrive pour la première fois dans sa nouvelle classe. Ce n’est pas un élève comme les autres, il s’agit d’une grenouille dans une classe de lapins. Pourquoi, comment est-il arrivé ici ? Et comment devenir camarades, lorsque nos langues et histoires sont différentes ?
Bach Hong (2019, France, 18 min.) de Elsa Duhamel
Jeanne, née en 1959 à Saïgon, vit une enfance dorée, protégée de la guerre qui oppose alors le Nord et le Sud du Vietnam. Fascinée par les chevaux, Jeanne monte une jument nommée Bach-Hông. Mais le 30 avril 1975, les communistes s’emparent de Saïgon. Jeanne et sa famille, en danger, doivent alors quitter le Vietnam pour la France.
Beach Flag (2014, Iran, 14 min.) de Sarah Saidan
Vida est une jeune nageuse sauveteuse iranienne. Favorite dans son équipe, elle est décidée à se battre pour participer à une compétition internationale en Australie. Mais, avec l’arrivée de Sareh, aussi rapide et talentueuse qu’elle, elle va être confrontée à une situation inattendue.
Tente 113, Idomèni (2020, Suisse, 18 min.) de Henri Marbacher
Agìr, un jeune homme de 19 ans, raconte son parcours de migrant. C’est l’histoire d’un voyage de la Syrie à la Suisse qui s’échelonne sur plusieurs années, se précipite de bateaux en bus, s’attarde de cabanes en mosquées, traverse camps et frontières.

  • 18:00 – SANTÉ MENTALE ET INTERPRÉTARIAT
    En présence du réalisateur et de Natacha Carbonel, chargée de mission à l’Orspere-Samdarra.

Avec les mots des autres (2020, France, 1h13) de Antoine Dubos
À l’accueil de jour de Chambéry, l’Équipe Mobile Précarité et Psychiatrie reçoit des demandeurs d’asile en consultation. Ils viennent y déposer leurs mots, s’efforcent de nommer leurs souffrances, d’évoquer leurs cauchemars et leurs peurs, laissant échapper un sanglot, un cri de colère. Entre le monde des soignants et celui des patients, les interprètes jouent le rôle de passeurs, tentant de rendre au langage sa force et sa singularité. De séance en séance, les exilés cherchent à se réapproprier leur récit et esquissent leur reconstruction.

  • 20:00 – (IM)POSSIBILITÉ DU RETOUR
    En présence des réalisatrices Sophie Bachelier et Nathalie Nambot, de Yancouba Badji, peintre exilé à Paris, et de Jeanne Heurtault, ethnologue. Séance carte blanche au festival INTERFÉRENCES, modération Célia Francina.

Ethereality (2019, Suisse/ Rwanda, 14 min) de Kantarama Gahigiri
Perdu dans l’espace depuis 30 ans, un astronaute parvient enfin à revenir sur terre. Mais que veut dire rentrer chez soi après si longtemps ? Une réflexion autour de la migration et du sentiment d’appartenance.

Tilo Koto (2019, France, 1h07) de Sophie Bachelier & Valérie Malek
Pour le Casamançais Yancouba Badji, le rêve de l’Europe s’arrête brutalement dans le Sud tunisien, après avoir tenté de traverser la Méditerranée depuis les côtes libyennes. Un an et demi sur les routes clandestines où il a failli maintes fois perdre la vie. Tilo Koto, c’est l’histoire d’un homme brûlé dans sa chair et son âme par la traversée d’un enfer qu’il sublimera par la peinture.

  • 22:15 – (IM)POSSIBILITÉ DU RETOUR (Suite)

Brûle la mer (2014, France, 1h15) de Maki Berchache, Nathalie Nambot
Dans l’élan de la révolution tunisienne, après la chute de Ben Ali, 25000 jeunes tunisiens ont pris la mer vers l’Europe, via Lampedusa. Maki Berchache est l’un d’eux. A partir de son histoire, de fragments d’images, de récits, avec ses amis de voyage ou rencontrés à Paris, Brûle la mer revient sur cette tentative de liberté et la violence d’une hospitalité refusée. Comment le pays quitté devient le pays rêvé.


Jeudi 28 octobre
Nouvelles perspectives, regards siguliers

  • 18:00 – DÉCENTRER LES REGARDS
    En présence du réalisateur Frédéric Mainçon et de Marie-Pierre Gibert, enseignante-chercheuse en Anthropologie (Université Lumière-Lyon 2 – EVS)

Pour votre confort et votre sécurité (2020, France, 59 min.) de Frédéric Mainçon
Au Palais de Tokyo, grand centre d’art contemporain à Paris, les agents de sécurité surveillent les œuvres, fouillent et filtrent le public. Qu’observent-ils, que pensent-ils ?

  • 20:00 – GENRE ET MIGRATIONS
    En présence du réalisateur Enrico Masi et de Pepsi (sous réserve).

Shelter : Farewell to Eden (2019, Italie, 1h21) de Enrico Masi
Pepsi est une personne en permanente transition, qui recherche une stabilité professionnelle, en tant qu’aide-soignante. À cause de son engagement politique, elle doit fuir les Philippines. Elle travaille pendant plus de dix ans comme infirmière en Libye, sous le régime de Kadhafi. À cause des discriminations sexuelles, elle a dû suivre le flux de réfugiés. En demandeur d’asile, elle a fait face aux institutions européennes. En Italie, elle a finalement obtenu une reconnaissance de son statut pour la première fois. Son voyage a continué vers la France, à Paris, où elle se crée une nouvelle identité, et trouve du travail clandestin comme masseuse, tout en logeant dans des espaces réduits avec d’autres réfugiés du monde entier. Son récit hors champ s’apparente à une parabole d’une époque post-coloniale, où les paysages de l’Europe se confrontent à son histoire personnelle.

  • 22:30 – L’AMOUR DANS LES QUARTIERS POPULAIRES

Vers la tendresse (2016, France, 39 min.) de Alice Diop
Ce film est une exploration intime du territoire masculin d’une cité de banlieue. En suivant l’errance d’une bande de jeunes hommes, nous arpentons un univers où les corps féminins ne sont plus que des silhouettes fantomatiques et virtuelles. Les déambulations des personnages nous mènent à l’intérieur de lieux quotidiens (salle de sport, hall d’immeuble, parking d’un centre commercial, appartement squatté) où nous traquerons la mise en scène de leur virilité ; tandis qu’en off des récits intimes dévoilent sans fard la part insoupçonnée de leurs histoires et de leurs personnalités.


Vendredi 29 octobre
Travailleuses immigrées

Journée imaginée avec Saphia Doumenc, doctorante en science politique à l’université Lyon 2, rattachée au laboratoire Triangle. Projections en présence de Marie-Élisabeth Foudda (association AFRICA 50), Guillaume Estivie, réalisateur de Femmes de méninges et Laure Sizaire, socio-anthropologue (Centre Max Weber ; fellow de l’Institut Convergences Migrations), chargée d’enseignement à l’université Lumière Lyon 2 .

  • 16:00 – COMMERCES DE PROXIMITÉ, TRAVAIL CLANDESTIN

Chez Jolie Coiffure (2018, Belgique, 1h10) de Rosine Mbakam
Le parcours migratoire de Sabine commence au Cameroun dans les agences de recrutement pour femme de ménage au Liban. Sabine séjourne au Liban où elle est réduite en quasi esclavage. Elle quitte le Liban pour la Belgique. Dans le quartier Matongé, elle est gérante d’un salon de coiffure en attendant que sa situation se régularise. Dans ce salon de 8m2, Sabine et les autres coiffeuses s’organisent et s’entraident pour faire face à la clandestinité. Elles travaillent 13 à 14 heures par jour sous la menace de la police qui patrouille et le regard des touristes de tous âges qui les regardent et les photographient comme des objets en vitrine.

  • 18:00 – EXIL ET PROSTITUTION, UN ENJEU DE SURVIE

Les Prières de Delphine (2021, BE / Cameroun, 1h30) de Rosine Mbakam
Le portrait de Delphine, une jeune camerounaise qui après la mort de sa mère et la démission de son père de ses responsabilités parentales, subit un viol à l’âge de 13 ans. Elle sombre dans la prostitution pour subvenir à ses besoins et celui de sa fille. Elle épouse un Belge qui a trois fois son âge en espérant trouver une meilleure vie en Europe pour elle et sa fille…

  • 20:30 – FEMMES DENAGETRAVAIL PRÉCAIRE INVISIBLE

Femmes de méninges (2020, France, 52 min.) de Guillaume Estivie
L’aventure improbable d’un collectif de femmes de ménage engagées dans un projet théâtral autour de l’immigration, l’exil et l’invisibilité sociale. Au fil des ateliers et des répétitions où elles jouent leur propre rôle, elles se confient sur leurs parcours. Six mois pour brûler les planches, revendiquer la fierté de leur métier et faire un grand remue-ménage dans nos idées reçues….

+ Quand les femmes de chambre se rebiffent (2019, France, 14 min.) du collectif Primitivi, Marseille
Ce film relate la grève des femmes de chambre à Marseille en 2019. Durant plus de cinq mois, avec l’appui du syndicat CNT-SO Nettoyage, elles luttent pour obtenir de meilleures condition de travail et une revalorisation de leurs salaires.

  • 22:30 – FEMMES DENAGE (suite) – SACRIFICES DES MIGRATIONS DE TRAVAIL

Overseas (2019, Be/Fr, 1h30) de Sung-A Yoon
Aux Philippines, on déploie les femmes en masse à l’étranger comme aides ménagères ou nounous. Elles laissent souvent derrière elles leurs propres enfants. Dans un centre de formation au travail domestique, un groupe de candidates au départ se préparent au mal du pays et aux maltraitances qui pourraient les atteindre. Aux abords de la fiction, Overseas traite de la servitude moderne de notre monde globalisé, tout en révélant la détermination de ces femmes, leur sororité et les stratégies mises en place face aux épreuves que leur réserve l’avenir.


Samedi 30 octobre

  • 11:00 – CRÉOLISATION DU MONDE
    En présence du réalisateur Bruno Guichard et de Abdellatif Chaouite, écrivain et rédacteur en chef de la Revue Écarts d’identité.

Patrick Chamoiseau – Ce que nous disent les gouffres (2021, France, 1h22) un film de Bruno Guichard, Yves Campagne et Jean François Raynaud
Écrivain martiniquais forgé dans la créolité et grandi sur les cendres de l’esclavage, Patrick Chamoiseau est né en 1953 en Martinique dans l’archipels Antilles. Nous découvrons là quelques-uns de ses alliés : Édouard Glissant, Ernest Breleur artiste-peintre, et Jean Luc de Laguarigue photographe. Les auteurs nous offrent un voyage au cœur de la pensée et des émotions créatrices de l’artiste-écrivain Patrick Chamoiseau qui nous propose quant à lui, une poétique de la résistance. Migration, métissages, créolisation, errance, dessinent nettement aujourd’hui l’avenir de notre monde. Il pose la question « le Monde a-t-il une intention ? » et esquisse la voie d’un autre imaginaire.

  • 14h – AUX CONFINS DE L’EXIL, DÉSESPOIR DANS LES CAMPEMENTS
    En présence du réalisateur Payam Maleki Meighani et de Yasmine Bouagga, socio-anthropologue, chargée de recherche CNRS (laboratoire Triangle)

La Jungle de Dunkerque – Le voyage d’un réfugié vers Londres (2020, Iran, 3h02) de Payam Maleki Meighani
Filmé dans des centres d’accueil de demandeurs d’asile à Amiens, dans la fameuse « jungle » au nord de la France, à Gare du Nord et dans le métro à Paris, ce film est une « odyssée de l’exil, aux tréfonds de la France. Territoire cauchemardesque, mortellement dangereux, révélé par la parole vivace, violente, désespérée, d’hommes poussés aux confins de la misère. Une expérience cinématographique qui doit beaucoup à l’engagement total, « à la vie à la mort », de son réalisateur, iranien tout comme ses camarades d’errance. » S. Bonnefoi & A. Faucheux (États généraux du film documentaire de Lussas)


Samedi 30 octobre
Des migrations à la radio

  • 18:00 – PRISES DE PAROLE ET CONTRE-RÉCITS

Pour commencer cette soirée thématique, nous vous proposons de rencontrer et de découvrir trois collectifs qui produisent des documentaires sonores en impliquant les personnes concernées par la migration.

Collecting Voices (2020, Maroc, 8 min. 30s)
Calypso36°21 est un collectif féminin franco-marocain. En novembre 2020, elles organisaient un atelier de cartographie sonore à Tanger. Fruit de ce travail, le podcast Collecting Voices fait entendre les voix de femmes originaires du Nigeria et du Cameroun, partageant le projet de rejoindre l’Europe. Pendant trois jours, les participantes ont enregistré leurs paroles, les bruits de la ville, du vent, de la mer, pour se raconter telles qu’elles existent aujourd’hui dans cette ville. A leur travail s’est joint celui d’Ayoub Ait Taadouit, qui a coécrit, monté et mixé le podcast depuis Casablanca, sa ville natale qu’il quittait un an plus tôt pour rejoindre Marseille.
A-t-on le droit d’exprimer sa colère ? – A plus d’une voix (2020, France, 35min.)
A plus d’une voix est un atelier radio porté par l’association Modus Operandi (Modop). Il a lieu dans un cours de français fréquenté par des personnes à la recherche d’un refuge. Dans ce documentaire sonore, les paroles évoquent les obstacles et injustices auxquels font face les personnes qui demandent l’asile à la France. Cela fait naître des sentiments de colère, mais est-ce légitime de la ressentir ? Comment l’exprimer ? Pourquoi ? Et que nous permet-elle de comprendre sur la façon dont la société française accueille des personnes qui cherchent une protection ?
« Faratanin Fraternité »
Faratanin Fraternité est une émission mensuelle sur Radio Campus Clermont. Elle existe depuis janvier 2018. Des associations venaient d’ouvrir le squat le 5 étoiles afin d’accueillir des mineurs isolés et de les accompagner dans leur démarche de recours pour la reconnaissance de leur minorité. Lise et Jean-Marie sont venus au squat et ont proposé aux jeunes de se saisir de l’outil radio pour partager leurs points de vue avec le grand public. « Il s’agit de témoigner, de dénoncer ce qui ne va pas et aussi d’inverser les rôles. Ce sont eux qui ont le pouvoir le temps de l’interview. Tous les samedis on se réunit et on prépare la prochaine émission. La playlist est définie par eux. On garde des moments pour rire avec des débats débiles, des fictions ou des mix impromptus. »

  • 21:00 – Mobilisations politiques sur les ondes (40 ANS DE RADIOS LIBRES)

Des Radios pirates dans les années 70, à la production de podcasts aujourd’hui, en passant par la création des radios libres en 1981 : 40 ans de mobilisations politiques des immigrés sur les ondes. Écoute d’archives et discussion avec Mogniss H. Abdallah (Radio Soleil Goutte d’Or, Rock against police, agence IM’média, agence de presse sur l’immigration et les quartiers populaires lancée à Lyon en 1983), Djida Tazdaït (Zaâma d’banlieue), et Malika Ung, animatrice de l’émission Rhizome à Radio Campus Grenoble. Modération Séréna Naudin (Modus Operandi).

FILM : Les Femmes immigrées de Gennevilliers (France, 1984, 27 min.) de Carole Roussopoulos
Des femmes arabes immigrées animent une émission à Radio Gennevilliers et créent l’AFAIF (Association des femmes immigrées en France). Le besoin pour ces femmes de se regrouper pour sortir de leur isolement, la recherche de leurs racines et de tout ce qui leur est propre, la volonté de résoudre leurs problèmes économiques, sociaux et culturels forment le sujet du film.

  • 23:00 – NUIT DE LA RADIO (Jusque 02:00)

Depuis novembre 2020, alors que la biennale Traces en sa 20e année était confinée, nous avons lancé la webradio Traces et proposé depuis plus de 80 heures de contenus et podcasts. Nous vous invitons à une écoute collective de sons (documentaires, créations radios, archives, etc.) extraits de ces programmes, ainsi que d’autres propositions rassemblées avec Modus Operandi et Faratanin Fraternité.


Dimanche 31 octobre
Amour, vie et luttes dans les quartiers populaires

  • 11:00 – RÉCITS D’EXIL
    En présence d’Alexandre Bonche, anthropologue – réalisateur (A.P.A.S.H.E.S.) et Léla Bencharif, Docteure en Géographie et présidente du réseau TRACES.

La Gloire de nos pères (2007, France, 63 min.) de Daniel Pelligra
Le film retrace l’itinéraire d’une dizaine de pères immigrés du quartier populaire Mermoz, à Lyon. Il veut recueillir la mémoire de ces hommes discrets, ces « ombres sans écart », selon le mot de Daniel Pelligra, anthropologue et cinéaste, qui a recueilli ces récits d’exil, et ces tranches de vies immigrées en France… Daniel Pelligra fut aussi un des fondateurs du Réseau Traces dont nous fêtons aujourd’hui les 20 ans.

  • 14:00 – PARCOURS DE VIE DE FEMMES IMMIGRÉES
    En présence du réalisateur Lyèce Boukhitine et de Michel Wilson, de l’association Coup de Soleil A.R.A. et de Julie Leblanc, doctorante en Anthropologie au LADEC, université Lumière Lyon 2, dont la thèse porte sur la question de l’invisibilité sociale des femmes immigrées âgées en France.

Les Visages de la victoire (2019, France, 1h33) de Lyèce Boukhitine
Elles s’appellent Chérifa, Jimiaa, Mimouna, Aziza. Le film raconte la vie de ces femmes venues du Maghreb, dont on entend rarement la parole. Elles ont dû très tôt renoncer à leur liberté et à leurs désirs de jeunesse pour suivre des hommes qu’elles ont rarement choisis, leurs maris, avec qui elles ont immigré en France lors des Trente Glorieuses. Elles ont dû s’adapter, afin d’élever leurs enfants du mieux qu’elles ont pu. Leur victoire est leur résilience, leur volonté d’émancipation.

  • 16:00 – MOBILISATION DES HABITANT.ES DES QUARTIERS POPULAIRES
    En présence du réalisateur Madani Marzuk, du scénariste Tarek Kawtari et de Canuts Solidarité.

S’hab la Zup (2018, France, 47 min.) de Madani Marzuk
Plongée au cœur de la mémoire du quartier Valdegour à travers des témoignages d’habitants et d’acteurs associatifs, présents dans le quartier depuis 20 ans. Entre espoir et désillusion, les habitants interrogent les politiques publiques sur les rendez-vous ratés de la politique de la ville et autres renouvellements urbains. S’hab la ZUP, c’est le portrait de citoyens responsables, soucieux du devenir de leur village « la ZUP »… loin des clichés sur les zones de non droit…

  • 18:00 – LES CAMPEMENTS DE MIGRANTS, DU POINT DE VUE DES HABITANT.ES DES QUARTIERS POPULAIRES
    En présence de la réalisatrice Meryem De Lagarde et de Olivier Chavanon, sociologue, maître de conférences à l’Université Savoie Mont-Blanc.

La Tour-village (2019, France, 54 min.) de Meryem De Lagarde
La tour du 93 rue de la Chapelle est très haute, visible de loin, plantée comme un repère au nord de la Porte de la Chapelle. De leurs fenêtres, les habitants aperçoivent les travaux de plusieurs grands chantiers et aussi des centaines de personnes en situation d’exclusion. Leurs témoignages révèlent comment l’esprit d’un vieux quartier parisien continue à vivre malgré les changements liés à l’urbanisation.

  • 21:00 – PORTRAIT DE LA FRANCE MULTI-CULTURELLE

Nous (2020, France, 1h55) de Alice Diop
« Au lendemain de la marche du 11 janvier 2015 qui avait réuni deux millions de personnes, suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, le journal Libération, exalté, titrait : « Nous sommes un peuple ». Moi qui m’étais curieusement sentie seule dans cette foule, je me suis demandé quel était donc ce « peuple » dont le journal parlait ? Je crois que le désir de ce film part de cette question formulée dans ces circonstances funestes : qu’est-ce que ce « nous » ? J’ai suivi la ligne du RER B, extrêmement symbolique, qui traverse des lieux chargés d’histoire. Suivre cette ligne, animée par cette question, c’était donc traverser une histoire de France mais c’était aussi être attentive à des récits, des mémoires, des visages. Le film tente de dire que ce « nous » est autant une question qu’un doute, une affirmation ou un projet en construction. La chasse à courre, l’écrivain Pierre Bergounioux, les gens qui votent Front National, la banlieue des pavillons, celle des grands ensembles, mon père, les rois de France, les mecs de cité, les enfants sont intégrés sans hiérarchie à ce « nous » que je cherche. S’il y a bien des mondes qui vivent à la lisière les uns des autres, le film veut tisser un lien et un chemin entre ces îlots. » (Alice Diop)

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