Les Nuits Sonores, du gros son mais surtout des gros sous (publics)

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La collusion entre intérêts publics et privés est la norme dans la ville de Gérard Collomb, comme le démontre la dernière affaire en date autour de l’élection de Macron et du business de GL Events. On ne sera donc pas étonné d’apprendre que l’association Arty Farty se gave allègrement de subventions pour organiser les Nuits Sonores. Comme pour l’affaire GL Events, c’est Médiacités (sur abonnement) qui révèle les dessous du festival qui se déroule à Lyon du 6 au 13 mai.

Le site d’information explique que les larges subventions publiques accordées aux Nuits Sonores par la ville, la métropole, la région, l’Etat et l’Union européenne, 750 000 € cette année, sont la poursuite d’une politique déjà ancienne. Fondée en 2002, Arty Farty a organisé cette année-là une première édition qui a réuni 500 personnes. Malgré ce succès relatif, l’association a bénéficié l’année suivante de 278 000 € de subventions.

En 2003, la ville prend en charge le festival, en prêtant des locaux, du personnel et surtout en finançant la moitié du budget. » La mairie « est à tel point engagée qu’une élue du conseil municipal se demande si un appel d’offre pour le lancement d’un “festival de musiques électroniques” n’aurait pas été plus équitable », pointe l’auteur [d’un mémoire], étudiante en master 2 de conduites de politiques culturelles.

La question peut se poser encore 15 ans plus tard. Les Nuits Sonores sont devenues une institution, et Arty Farty, un pilier de la scène culturelle lyonnaise, mais sans jamais couper les ponts (financiers) avec les collectivités.

À l’image de GL Events, devenu un partenaire incontournable des grands évènements publics lyonnais (Fête des Lumières, Biennale de la Danse, etc.), Arty Farty et son directeur, Vincent Carry, sont devenus des acteurs centraux du business festif et politique de Lyon. Arty Farty bénéficie à la fois de subventions publiques très élevées et de facilités remarquables pour diversifier ses lucratives activités. Dans le même temps, la plupart des associations culturelles de la ville galèrent sec.

Son association obtient sans difficulté le droit d’organiser des concerts dans les lieux publics. La ville de Lyon voit d’un bon œil la création par Arty Farty d’Hôtel 71, un “hub créatif” situé au 71, quai Perrache, halle Girard. Elle lui a dernièrement confié la gestion du restaurant « la Piscine » avec sa terrasse exceptionnelle au dessus de la piscine du Rhône et du fleuve, par délégation. Elle a signé à son profit, le 26 mars 2018, une convention (lire ci-dessous) qui sécurise pour trois ans le soutien qu’elle lui apporte. Et quand la ville de Lyon envoie une délégation pour parler d’échanges culturels à Boston en mai 2017, Arty Farty est du voyage.

Le parallèle avec GL Events ne s’arrête pas là. C’est cette entreprise, très proche de Gérard Collomb, qui a confié la gestion du Sucre (à Confluence) à... Arty Farty. Pour compléter le tableau de cette belle entente, il faut préciser que si Arty Farty est une association (qui emploie entre 24 et 28 personnes), le nom Nuits Sonores est la propriété personnelle de son directeur (Vincent Carry). Un investissement qui pourrait s’avérer fort rentable alors que de gros acteurs économiques lorgnent sur ce juteux business. Pour l’instant Vincent Carry dit que le nom n’est pas à vendre, mais demain ?

Mélanges des genres à tous les étages donc : quand on s’intéresse aux Nuits Sonores, il est bien difficile de démêler ce qui relève des intérêts publics, privés, individuels ou associatifs. Dans la ville de Gérard Collomb et dans le pays d’Emmanuel Macron on appelle ça de la « disruption ». En bon français : business as usual...

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