Pourquoi le Comité Tchétchènie est présent chaque semaine place des Terreaux ?

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Chaque mardi de 18h à 19h
depuis maintenant plus de cinq ans, avec le Comité Tchétchènie de Lyon, nous donnons des informations sur la
situation en Tchétchénie, dans le Caucase du Nord et aussi en Russie lorsqu’il
nous semble important de souligner des
liens.

Cependant au cours des années la situation locale a beaucoup évolué :
à une guerre dans toute sa dimension utilisant chars et bombardiers, entrainant
l’exode massif de populations aux frontières a succédé une sorte de dislocation
de la société, les soldats russes laissant à des Tchétchènes le soin de permettre
la prééminence de la Russie sur le territoire par des actions d’intimidation extrêmes
(tortures et mises à morts de combattants, d’amis de combattants, de familles de
combattants, incendies des maisons des familles…).

Pourquoi
continuons-nous à renseigner sur ce qui se passe ? Pourquoi pensons-nous,
que pour limitée qu’elle soit, cette action est essentielle ?

Chaque semaine
de nouveaux charniers sont mis à jour. Pour chacun d’eux imaginons le nombre de
familles se demandant si on va y découvrir leur fils, leur frère, leur cousin.
Des centaines de disparus ne font pas l’objet d’une recherche officielle
efficace, laissant chacun dans une expectative horrible interdisant de voir
reconnu le droit des victimes à la condamnation des coupables. Les solutions
juridiques internationales existent mais sont limitées. La Cour Européenne des
Droits de l’Homme dont la Russie est partie prenante condamne actuellement massivement
la Russie pour des crimes, les conséquences n’étant que pécuniaires : la
Russie paie ce qu’elle doit payer mais refuse de poursuivre les auteurs. La Cour
Internationale de Justice reconnaît l’imprescriptibilité des crimes de guerre
et des crimes contre l’humanité dont relève nombre d’actes commis durant la
guerre de Tchétchénie mais la puissance de la Russie, les liens économiques
existant, la présence de la Russie au sein du Conseil de Sécurité, empêchent l’effectivité
de l’application de ce droit. Nous pensons que garder à l’esprit dans nos pays
ce qui s’est passé, ce qui se passe encore, est d’abord un signe de solidarité
vis-à-vis des familles de victimes et aussi le rappel pour nos gouvernants que
cette blessure toujours ouverte ne peut être passée par pertes et profits.

Nous rencontrons
de nouveaux réfugiés qui clairement ont quitté leur pays pour des raisons
vitales qu’ils soient tchétchènes, ingouches, daghestanais... Or si le droit d’asile
est ancré dans les textes grâce à la Convention de Genève qui en fait reprend l’antique
et générale obligation d’accueillir l’hôte qui vient chercher refuge, désarmé,
ce qui appartient à l’essence de l’humanité, l’égoïsme des nations amène à des
arrangements juridiques qui pratiquement compliquent et parfois empêchent l’exercice
effectif du droit d’asile. Les pays européens regroupés au sein de l’espace Schengen ont décidé en apparence
pour simplifier et unifier leurs pratiques d’instituer qu’une demande d’asile
devait obligatoirement être examinée par le pays d’arrivée dans l’espace européen.

Ce que nous constatons avec les réfugiés tchétchènes que nous rencontrons c’est
que pour la plupart ils passent par la Pologne et que pour différentes raisons
(différences de statuts de réfugiés, grand nombre de réfugiés tchétchènes dont
certains proches de ceux qui les persécutaient en Tchétchénie, difficultés
matérielles…). Certains craignent d’être renvoyés en Pologne ou dans d’autres
pays de premier accueil. Une telle crainte que parfois des années se passent
avant qu’ils puissent trouver un pays acceptant d’examiner leurs demandes au
point même que parfois découragés ils retournent au lieu de leur persécution et
découverts, peuvent tout craindre.

Les liens sont
évidents entre ce qui se passe au Caucase et la présence des réfugiés ici. Si
nous ne réalisons pas leur sort là-bas, les pressions pour les rejeter risquent
de se renforcer encore.

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