Rafale 22, v’là les decks !

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Depuis que la société est divisée entre ceux et celles qui possèdent et ceux et celles qui travaillent, elle a besoin d’utiliser une partie de la population pour maintenir cet ordre inégalitaire. Et malheureusement il s’est toujours trouvé des gens assez paumés ou avides de pouvoirs pour s’engager dans les forces de l’ordre. Et plus les hommes et les femmes sont exploitées, plus les classes dirigeantes sont répressives, donc plus les flics ont de pouvoirs.

C’est pour cela qu’aujourd’hui, à l’heure où le patronat, avec l’aide du gouvernement, nous force à toujours plus accepter des boulots de merde payés à coup de lance-pierres, leurs milices tirent sur celles et ceux qui ne l’acceptent pas à coup de flash-ball. D’ailleurs on comprend mieux quand on voit que pendant que Nicolas Sarkozy astique ses matraques, son frère Guillaume se charge de faire trimer le populo pour le compte du MEDEF. Tiens, en parlant du nabot malfaisant, il faut quand même rappeler que c’est pas le premier, ni le dernier malheureusement, à mener ce genre de politiques (Chévènement, Pasqua, Poniatiowski, pour ne citer que les plus célèbres) et qu’obtenir sa démission ne serait qu’une petite victoire.

- On se rappelle que les postierEs de Bègles, bien décidéEs à ce que leur direction entende ce qu’ils et elles avaient à dire, étaient allés occuper ses locaux, et s’en étaient fait virer par le GIPN arrivé en hélicoptère ! Quelques temps plus tard, c’est le GIGN qui venait soutenir les dirigeantEs de la SNCM en réprimant la lutte des employéEs de cette société.

- Mais la répression ne se limite pas à l’envoie de troupes d’élites contre des mouvements sociaux. Les flics de toutes sortes ( BAC, CRS, nationaux, municipaux, gendarmes) patrouillent dans les quartiers populaires, qui ont parfois des airs de territoires occupés. Et les raisons de leur présence sont bien illustrées par leur comportement : violences verbales et physiques, contrôles d’identité plus que quotidien, mensonges dans les procès-verbaux qui aboutissent toujours à une condamnation pour les malchanceux-euses qui ont croisé leur chemin. On comprend alors bien que la flicaille n’est pas là pour protéger les gens, sinon c’est au MEDEF et au parlement qu’elle s’en prendrait. Par contre elle sert à maintenir sous pression celles et ceux qui ont le plus de raisons de se révolter.

- Un petit mot sur le rôle de l’institution judiciaire dans tout çà : elle a le même objectif que les flicards, renvoyer ceux et celles qui s’étaient écartéEs du « droit chemin » à se faire exploiter par un patron. D’ailleurs, elle ne s’en cache même pas, puisqu’elle prononce souvent des « obligations de travailler », alors que le travail forcé est sensé être interdit en France. La bonne blague ! Qui irait passer la plus grande partie de son temps à une tâche le plus souvent inutile pour rapporter des thunes à un exploiteur s’il ou elle n’y était pas un peu "forcé-e" ?

- Mais nos dirigeantEs trouvaient qu’il restait encore trop de restriction aux forces de l’ordre. Par exemple, les condés ne pouvaient légalement tirer à balles réelles qu’en état de légitime défense, et cela posait quelques petits problèmes aux juges qui devaient justifier un tir dans la nuque ou dans le dos pour couvrir leurs chiens de garde. Eh ! Bien, deux députés ont décidé de réagir en déposant un projet de loi "anti-émeute" qui autorise le tir à balles réelles pour défendre un bâtiment. Toute une série de nouvelles mesures (loi anti-terroriste, état d’urgence) ont déjà étendu le pouvoir de la police, par exemple en permettant les perquisitions de nuit sans contrôle d’un juge, ou en instaurant un couvre-feu.

Le métier de milichien est bien le seul dont les conditions s’améliorent, et il suffit aujourd’hui d’un ordre du préfet pour que les roussins aient tous les droits.
Les lardus modernes ont aussi un gros avantage sur leurs ancêtres à matraque en bois, c’est que le progrès technologique a permis de vivre "pour de vrai" à la fois Robocop et 1984. D’ailleurs, on peut se demander s’il ne sert pas d’abord à çà, quand on sait que les industriels du contrôle électronique affirment ouvertement qu’il faut faire de la pub pour les gadgets technologiques pour pouvoir faire passer leur projet de surveillance généralisée.

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- On est tous contrôlé-es tout au long de la journée : avec les systèmes de vidéosurveillance, bientôt équipés de reconnaissance automatique, c’est-à-dire qu’un ordinateur pourra nous repérer et nous identifier dans la rue.
Avec la biométrie, déjà mise en place dans certains établissements scolaires où il faut présenter ses empreintes digitales pour pouvoir manger à la cantine.
Avec le fichage informatique (et aussi le fichage génétique, c’est-à-dire le prélèvement d’ADN), avec lequel en deux clics on peut tout savoir sur notre identité.
Et contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, pas besoin d’être un pédophile multi-récidiviste pour être concernéE par ce contrôle : les empreintes génétiques peuvent être relevées pour presque tous-tes les délinquantEs et il suffit d’avoir affaire à la police (même en tant que témoins) pour figurer dans le fichier STIC (Système de Traitement des Infractions constatées)

Le pire, c’est que toute cette technologie de la surveillance ne sera vraiment efficace que quand tout le monde sera en permanence sous contrôle policier de l’État, il faut donc se battre à chaque nouvelle étape de la mise en place de ces politiques sécuritaires si on ne veut pas se retrouver bientôt avec une puce électronique greffée dans le cerveau.

- La technologie, c’est aussi les armes soi-disant « non-létales », comme le pistolet électrique TASER, qui envoie une décharge de 50 000 V, et qui a déjà fait une centaines de morts aux USA et au Canada. On prétend que c’est pour éviter les bavures, mais en fait les flics sortent leurs nouveaux joujoux (le TASER ou leur flash-ball) pour un oui ou pour un non, alors qu’ils faisaient encore un peu attention avant d’utiliser leur flingue.

- Ce qu’il y a d’intéressant dans les trouvailles des parlementaires, c’est qu’on voit bien que la répression s’adresse d’abord à celles et ceux qui refusent l’exploitation et qui luttent pour vivre libre. Par exemple, l’état d’urgence (qui risque de devenir la norme, comme le plan vigipirate qui devait ne durer que quelques mois en 1995) permet au préfet ou au sinistre de l’intérieur d’interdire la publication de journaux (comme la Rafale par exemple), de fermer des lieux de réunions et des bars, d’interdire les rassemblements, etc. Le projet de loi anti-émeute prévoit aussi que le simple fait de ne pas se disperser dans une manif quand les flics le demandent, ou de rester dans une manif quand il y a de la casse sera un délit, encore une fois ça simplifiera le boulot des juges qui n’auront plus besoin de prouver que les personnes arrêtées ont fait quelque chose pour pouvoir les condamner.

En conclusion, on voit que l’État se révèle toujours plus pour ce qu’il est : un instrument répressif au service des classes dirigeantes, et seule la lutte et la vigilance des prolos peut le freiner dans sa volonté de contrôle, en attendant de pouvoir s’en débarrasser une bonne fois pour toutes, et avec lui tous les flics, les juges et les exploiteurs.

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