Somos las mujeres de la calle !
« Nous sommes les femmes de la rue. Lorsqu’une travailleuse de la rue te donne un coca, tu le bois ! tu le gardes pour toi ! » ironise Gabrielle*, qui surprend une copine qui partages le coca avec une autre alors qu’il lui a été offert.
« Nous sommes des femmes de parole. Tu vois, la dernière fois, une femme a surpris son mari avec moi. Il voulait la taper ! Je lui ai affirmé : ’si tu la frappes, c’est de moi que tu recevras des coups !’ Il est donc parti. »
A Gerland-stade, la nuit tombée, les femmes circulent d’une camionette à l’autre pour parler entre elles, se donner des nouvelles, confronter les informations.
« Samedi il y a un arrêté municipale d’un jour, pour un match. Nous sommes d’accord pour partir, dites leur à la Préfecture ! nous sommes des femmes de parole ! »
On leur demande ce qu’elles pensent des attaques du Collectif des Parents des enfants du stade de Gerland à leur encontre.
« Tu parles, le nombre de pères qui viennent poser leur mioche au sport, puis qui monte dans la camionette ! » sourit Gabrielle, « et que ça vient nous faire la morale ! mais il se passerait quoi si nous n’étions pas là ? »
Les autres femmes autour acquiescent. « ... et puis il y en a, ils viennent regarder les enfants jouer ! les petits ! et après ils montent dans le camion ! Eh oui, nous gérons les malades aussi, ces gens qui ont des impulsions ! Ca faut le dire ! »
Quand on demande si elles ont du soutien, elles parlent des associations qui prétendent les soutenir.
"les Eglises, ils recoivent de l’argent, sur notre dos, et ils s’achètent un camion tout neuf. Mais moi j’en veux pas de leur café ! Ils me prennent pour qui ? Ils ont fait quoi pour moi ? C’est bon je les ai mes papiers espagnols, je sais aller au docteur, et j’ai mes copines ; ils s’imaginent toujours le pire avec nous. Tout ce qu’on demande, c’est qu’on nous laisse travailler sans nous humilier, ce n’est pas d’arrêter de travailler !"
Deux femmes autour du camion lui rappellent l’anecdote de la nuit dernière. Gabrielle reprend :
"... encore la Police qui vient frapper à grands coups alors que je suis avec un client ! Et je suis en petite tenue, l’autre avec ses mains sur mes seins. Ils n’ont pas honte !"
Pendant la discussion et les coca, on apprend que la Police est entrain de frapper aux autres camions.
"C’est toujours comme ça depuis plusieurs semaines. Vraiment, ils n’arrêtent pas. Et Magdalena, l’Eglise, elles profitent de notre travail pour se payer un salaire."
A côté, un par brise cassé parmis d’autres. Une vengance d’un mécontent. Et concernant leur sécurité au travail ?
« .. c’est nous mêmes qui nous entraidons. »
Ce matin, elles ont participé aux côtés des travailleurs du bâtiment au rassemblement à la fontaine des Jacobins, à une action symbolique pour visibiliser les accidents et morts au travail. Place des Jacobins, quartier historique des TDS âgées du centre ville, qui travaillent désormais en appartement dans les parallèles. Elles continuent de se montrer aux côtés des travailleuses et travailleurs d’autres secteurs comme depuis deux mois.
Jeudi 20 avril, au Mans, une escorte s’est faite assassinée de 30 coups de couteau, alors qu’elle travaillait. C’est le 35e féminicide comptabilisé* depuis janvier.
Une rumeur circule pour une expulsion possible ce samedi 29 avril.
Tenons nous prêt.es à venir sur les lieux !
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info