[Sainté] Justice et répression des manifestants : quand Facebook sert de mouchard

1705 visites
Saint-Etienne

La justice n’hésite pas à soutenir la frénésie répressive du gouvernement en prononçant de lourdes peines à l’encontre des manifestant-e-s inculpé-e-s, Gilets jaunes comme d’autres auparavant. Le Tribunal de Grande Instance de Saint-Étienne a ainsi été le théâtre de nombreuses condamnations suite à des agissements lors de différentes manifestations, certaines allant jusqu’à de la prison ferme. Si tous les cas mériteraient d’être détaillés , l’un d’entre eux retient ici particulièrement l’attention : celui d’un manifestant condamné pour des propos tenus sur Facebook. Lorsque l’ancien monde en robe noire se sert des outils de surveillance que met à sa disposition le nouveau monde, c’est un pas de plus qui est franchi dans l’atteinte à nos libertés. Ce compte-rendu d’audience a initialement été paru dans le n°7 de Couac.

L’ambiance est pesante en ce mercredi 8 mai 2019. Monsieur B., visage fermé, comparaît pour « diffamation sur personne dépositaire de l’ordre public ». Sa faute : avoir publié sur la page Facebook de La Loire en colère, la photo du commissaire Gonon, en uniforme, accompagné du commentaire « Voilà cette pute ». Cette publication faisait suite à la manifestation stéphanoise du samedi 5 février, marquée par une féroce répression. L’accusé se justifie en indiquant que sa mère de 60 ans a reçu des gaz lacrymogènes lors de l’une des journées de protestation : « Ça m’a brisé le cœur, ça m’a mis en colère. À ce moment-là, je ne travaillais pas. C’est une accumulation de choses. »

Le juge se permet alors d’affirmer que « tout citoyen qui pense que la police a usé d’une violence injustifiée […] a la possibilité de porter plainte », invoquant comme preuve les déclarations d’un policier dans une vidéo, enjoignant une dame à porter plainte. Au vu de l’invraisemblable nombre de blessé-e-s graves recensé-e-s dans les manifestations récentes et du silence gênant de l’inspection générale de la police nationale, le doute reste légitimement permis quant à l’efficacité de ces procédures. L’avocate de la partie civile prend alors la parole pour décrire le mal-être du commissaire, qui « travaille pour la protection des biens et des personnes ». Désormais, « il craint pour la sécurité de sa personne et celle de sa famille, car on connaît les hostilités [des gilets jaunes] à l’égard de la police ». Il est vrai que ces dernières semaines, nombreux-ses sont les agent-e-s de police à avoir subi coups de matraque, gazages intempestifs, grenades de désencerclement et tirs de LBD à tour de bras… Le procureur y va ensuite de son laïus éculé : « Si vous avez 60 ans et que vous ne pouvez pas assister à une manifestation, moi je dis, n’y allez pas ! ». Le droit de manifester ainsi remis en cause, il enchaîne en tenant monsieur B. pour responsable des blessures d’autres manifestant-e-s : « Combien j’ai été ému par cette autre affaire. Quand on m’a appelé pour un enfant de 14 ans qui a été brûlé au visage et qui se trouvait à l’hôpital. Mais vous êtes responsable aussi. »

La suite à lire sur : http://lenumerozero.lautre.net/Justice-et-repression-des-manifestants-quand-Facebook

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info

Derniers articles de la thématique « Surveillances / Fichages » :

>Darmanin, elle est où l’enquête sur Briefcam ?

Le 14 novembre dernier sortait une enquête du site Disclose qui démontrait que depuis 2015 les keufs utilisent en secret un logiciel d’analyse d’images israélien de la société Briefcam qui permet notamment l’emploi de la reconnaissance faciale. Gérald le violeur, notre sinistre de l’intérieur,...

› Tous les articles "Surveillances / Fichages"