Depuis le 25 janvier, environ 300 immigréEs ont commencé une grève de la faim, à Athènes et à Thessalonique. Ils réclament les mêmes droits politiques et sociaux que les travailleurs et travailleuses grec-que-s, leur régularisation et surtout une vie plus digne.
Après plus qu’un mois de lutte, la plupart d’entre eux/elles présentent des troubles de santé, peut-être irréversibles.
Des nombreuses actions de solidarité ont eu lieu partout dans le pays (rassemblements, manifestations, déploiements de bannières, occupations des bâtiments publics, interventions sur les chaines de télé, de radio, pendant des évènements culturels, etc), ainsi qu’à l’étranger. Les pressions créées par tous ces mouvements de solidarité peuvent amener la victoire !
C’est pourquoi venez nombreux et nombreuses à la soirée de soutien à Lyon, à l’Atelier des Canulars le Vendredi 11 mars à 20h.
Au programme, une discussion sur la lutte des 300 et sur la situation des immigréEs en Grèce en générale, suivie d’une bouffe et de musiques grecques. Les sous récoltés seront directement envoyés aux 300.
Des propositions d’autres actions de solidarité peuvent également être discutées. Vue la rapidité de l’organisation de cette soirée et vue l’urgence de la situation, merci de faire circuler l’info.
Les immigréEs en Grèce peuvent et doivent gagner !
Soirée organisée par des étudiant/es et travailleurs/es grec/ques
Appel des immigrés, grévistes de la faim
Grèce, Janvier 2011
Si nous voulons faire entendre notre voix, nous n’avons pas d’autre choix. Le 25 janvier, trois cent (300) d’entre nous commencent une grève de la faim. Nos points de lutte seront à Athènes et à Thessalonique.
Nous sommes des immigrés et des immigrées venu(e) s de toute la Grèce. Nous y sommes venu(e)s, chassé(e)s par la pauvreté, le chômage, les guerres et les dictatures. Les multinationales du monde occidental et leurs serviteurs politiques dans nos pays ne nous laissent pas d’autres choix que de risquer nos vies des dizaines de fois pour arriver jusqu’à la porte de l’Europe. L’Occident, qui pille nos pays, et où le niveau de vie est infiniment mieux (comparé au notre), est notre seul espoir de vivre comme des êtres humains. Nous sommes venus (par la voie légale ou pas) en Grèce et nous travaillons pour notre survie et pour la survie de nos enfants. Nous vivons dans la galère, et à l’ombre de l’illégalité, au profit des patrons et des organismes étatiques qui à leur tour exploitent brutalement notre travail. Nous gagnons notre pain à la sueur de notre front en rêvant d’obtenir un jour des droits égaux.
Ces derniers temps nos conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. Au fur et à mesure que les salaires et les retraites se voient rongés et que tous les prix augmentent, l’immigré est présenté comme le fautif, le coupable de la détérioration et de l’exploitation sauvage des salariés grecs et des petits commerçants. La propagande fasciste et raciste est déjà devenue la langue officielle des appareils étatiques. La terminologie fasciste est reproduite par les médias quand ils parlent de nous. Leurs « propositions » sont déjà consacrées comme politiques gouvernementales : le mur à Evros, les camps flottants et l’armée européenne dans la mer Egée, la répression brutale dans les villes, les déportations massives. Ils veulent faire croire aux travailleurs grecs que nous sommes, tout à coup, une menace pour eux, et que nous sommes les seuls coupables de la nouvelle attaque lancée par leurs propres gouvernements.
La réponse à leurs mensonges et à leur incessante barbarie doit être immédiate. Et c’est à nous, aux immigrés, de la donner. Nous faisons face, avec nos propres vies comme arme, pour mettre fin à l’injustice qui nous est faite. Nous demandons la régularisation de tous les immigrés et de toutes les immigrées. Nous demandons les mêmes droits politiques et sociaux et les mêmes obligations que les salariés grecs.
Nous demandons à nos collègues travailleurs grecs et à chaque être humain qui souffre aujourd’hui de l’exploitation de sa propre sueur, de se tenir à nos côtés. Nous demandons de soutenir notre lutte, pour ne pas laisser triompher leurs mensonges, l’injustice, le fascisme et le totalitarisme des élites politiques et économiques.
C’est à dire de ne pas permettre ce qui a prédominé dans nos pays et qui nous a forcés à s’expatrier afin de revendiquer une vie digne pour nous et pour nos enfants.
Nous n’avons pas d’autre moyen pour faire entendre notre voix, et pour faire entendre la voix de nos droits.
Le 25 janvier, trois cents (300) d’entre nous commencent une grève de la faim, à l’échelle nationale, à Athènes et à Thessalonique. Nous mettons en danger notre vie, car de toute manière nous ne vivons pas dans la dignité. Nous préférons mourir ici, plutôt que de laisser nos enfants hériter de ce que nous avons vécus.
Janvier, 2011L’assemblée des immigrés, grévistes de la faim
Ressources :
Pour plus d’infos sur la lutte des 300 vous pouvez consulter le site du comité de solidarité grec (francais)
L’appel de solidarité (anglais et espagnol)
Des informations peuvent aussi être retrouvées sur les sites suivants :
Nouvelles Hors Les Murs (français)
Contra Info (multilangue-français inclu)
Occupied London (anglais)
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