2 jours de mobilisation contre les violences sexistes et sexuelles les 23 et 25 novembre

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A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, organisation de trois événements de solidarité et de soutien à Lyon les 23 et 25 novembre.

AGENDA

Samedi 23 novembre, 14h, place Bellecour :
Happening des femmes en Blanc, organisé par Filactions+ manifestation organisée par le collectif Droits des femmes

  • Cortège de fin contre les violences sexistes et sexuelles. Cortège en non-mixité sans mecs cis dyadiques

Samedi 23 novembre, 19h, Atelier des Canulars, 91 rue Montesquieu, Lyon 7e :

  • Soirée de soutien à des associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et de défense des droits des enfants. Entrée et nourriture prix libre, ce que vous pouvez/voulez ! Soirée en mixité

Lundi 25 novembre, 19h, place Louis Pradel :

  • Performance féministe participative antipatriarcale (destruction symbolique d’une structure murale abstraite et exercices d’emporwerment collectif) Soirée en non-mixité sans mecs cis diadyques
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Texte d’appel

Communiqué cortège non-mixte

Le 23 novembre, une manifestation est organisée à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux « minorités de genre » - selon les termes de l’appellation officielle - de fait, les violences faites aux femmes et meufs [1], hommes trans, personnes non-binaires et/ou intersexes. Nous, militant·e·x·s queer féministes, ne nous reconnaissons pas dans l’expression « minorités de genre ». Nos identités ne sont ni négligeables ni accessoires. Nous participerons à cette manifestation, car la lutte féministe doit prendre en compte toutes les violences sexistes et sexuelles, quelles qu’elles soient, et non pas seulement celles reconnues par la société.
Car les violences que nous subissons ne sont pas séparables du racisme, de l’hétérosexisme, de la transphobie, de l’Etat ou du capitalisme.
Car les violences ne commencent pas à nos 18 ans, elles ont lieu en famille, en foyer, dans la rue, à l’école, et ce dès le plus jeune âge.
C’est un système que nous visons et contre lequel nous luttons, sous toutes ses formes.

Nous sommes révolté·e·x·s par l’hypocrisie de l’État et de ses dirigeant·es, tout autant que par leurs (non) mesures gouvernementales.
Alors que les beaux discours étatiques sur le féminisme, promu « grande cause du quinquennat », se multiplient, on enlève des subventions aux lieux qui nous aident et militent avec nous. Des Plannings Familiaux sont fermés et les associations de lutte contre les violences sont mises en danger.
Dans la nouvelle loi bioéthique, la PMA est dorénavant ouverte aux femmes cis [2] seules et aux femmes cis lesbiennes, mais selon un parcours spécifique, discriminant, différent de celui des couples hétéros. Les personnes trans et intersexes sont effacé·e·x·s de ce projet de loi, résultat des compromis de l’Etat avec les conservateurs de tous bords et les féministes transphobes. Tandis que les administrations médicales, soutenues par l’État, continuent à mutiler les personnes intersexes et à faire la police du genre, que les violences gynécologiques et médicales sont monnaie courante, les agressions dans l’espace public augmentent. À cela se rajoutent les violences policières et judiciaires : en 2018, un tiers des 120 femmes du comptage officiel des féminicides avaient déjà signalé à la police les comportements violents de leurs conjoints ou ex.

De la même façon que les politiques publiques excluent, infantilisent voire nient les personnes trans et intersexes, celleux qui ne rentrent pas dans les clous des normes sociétales occidentales voient constamment leur existence remise en question et soumise à la validation de l’opinion publique. Nous dénonçons l’islamophobie à la française qui ne fait que confirmer la position de ce pays des « droits de l’homme » envers ses anciennes colonies et la domination qu’il leur impose.
Cette islamophobie présente les quartiers populaires comme des bastions de violence et de « communautarisme », ce qui justifierait les politiques racistes et répressives. Ce qui est alors appelé communautarisme est en fait de la solidarité, que l’État cherche à briser : des individus isolés sont plus faciles à maîtriser. Plus généralement, cette stratégie permet de criminaliser toute lutte solidaire et toute organisation populaire dans lesquelles nous choisissons nous-mêmes nos allié·e·x·s et avec qui nous voulons marcher.

La non mixité nous est alors essentielle pour s’organiser et riposter. Les mecs cisgenres dyadiques [3] n’ont pas de place dans notre combat ; qu’ils soient de Croix-Rousse ou de Vénissieux, les violences n’ont pas de classe. Nous luttons pour les personnes minorisées par le patriarcat, qu’elles soient travailleur·eus·x·es du sexe, trans, et/ou intersexes. Notre féminisme n’est pas un message aux hommes dyacis pour qu’ils nous tolèrent, notre féminisme attaque là où il y a oppression. Nous aussi, nous comptons les mort·e·x·s, nous n’oublions pas les personnes absentes du comptage des féminicides à cause de leur âge, de leur profession (TDS), de leur transidentité, de leur classe sociale ou de leur situation administrative.

Notre féminisme n’est pas un instrument pour servir à des fins putophobes, racistes, classistes et queerphobes. Nous voulons affirmer notre présence au sein de la manifestation du 23 novembre dans un espace en non mixité, sans homme cis dyadique, dédié à celleux qui ont besoin de cet espace, et/ou qui partagent notre colère.
Tant que les agresseurs dormiront en paix, nous n’arrêterons pas de lutter.

Le Collectif Queer Féministe Ephémère

Notes

[1femmes et meufs, cis et trans. Nous estimons cette précision importante car l’usage commun associe l’appellation « femmes » aux femmes cis uniquement - association que nous contestons.

[2cisgenre : personne en accord avec le genre attribué à la naissance

[3dyadique : personne non-intersexe

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