Le harcèlement policier à l’encontre des familles roms expulsées du cours
d’Herbouville doit cesser !
Vendredi 10 avril au matin, à quelques heures du début des vacances de printemps, les familles Roms originaires de Roumanie qui résidaient depuis plusieurs mois dans un campement de fortune établi sur les berges du Rhône, cours d’Herbouville (Lyon 4) étaient expulsées par les forces de police puis leurs cabanes rasées par un bulldozer.
Cette brutale évacuation n’était que le prélude à une vaste opération orchestrée par le nouveau Préfet du Rhône, Michel Delpuech, et qui allait conduire à l’expulsion la semaine suivante des squats de Gerland et de Bron, jetant plusieurs centaines de personnes à la rue.
Au total, 43 personnes (23 adultes dont une femme enceinte de huit mois et 20
enfants dont certains scolarisés dans les écoles Michel Servet et Victor Hugo)
étaient chassées du campement cours d’Herbouville sans ménagement et se retrouvaient à la rue, en violation des lois qui protègent la dignité et la liberté des personnes et qui leur assure notamment l’accès à un dispositif d’hébergement d’urgence.
Depuis, ces familles se retrouvent à la rue et font l’objet d’un harcèlement sans relâche de la part des forces de police qui les chassent des endroits où ils trouvent refuge pour passer la nuit (jardins publics, tunnel, pont) les obligeant à changer de lieu chaque jour. Découragées, la plupart sont rentrées en Roumanie.
Lundi 27 avril, les 13 personnes restant (dont une femme enceinte et 6 enfants), délogées du pont De Lattre de Tassigny sous une pluie battante, ont demandé à passer la nuit sous le préau de l’école Michel Servet (Lyon 1) ce qui leur a été refusé par la Mairie de Lyon, propriétaire des locaux. A 16h30, des policiers se sont présentés à l’école cherchant à savoir si les familles occupaient l’école illégalement.
Dans l’attente d’une solution temporaire d’hébergement pour la nuit ils ont été
accueillis dans le hall de l’école maternelle jusqu’en milieu de soirée.
Mardi soir, après 16h30, la police municipale s’est présentée à l’école et a visité la cave constatant la présence des bagages des familles Roms entreposés là. La police s’est présentée à nouveau aux alentours de 18h00 et a demandé des précisions sur l’accueil de la veille.
Devant l’urgence de la situation, le comité de soutien a sollicité l’aide de la
Mairie du premier arrondissement de Lyon. Un rendez-vous s’est tenu mercredi matin à 11h00 au cours duquel la Mairie a pris acte de la situation et a promis d’aider dans la mesure de ses moyens.
Les comités « Jamais sans toit » et RESF de l’école Michel Servet dénoncent cette situation nouvelle :
non seulement les familles n’ont pas accès à l’hébergement qui leur est dû au regard de la loi, mais elles subissent un harcèlement policier alors qu’aucun délit n’est commis.
les visites répétées de la police à l’école participent de ce harcèlement et
constituent une pression morale inadmissible sur les personnes mobilisées.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info