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Les grandes centrales syndicales ont fait du mardi 4 octobre une journée d’action nationale « contre la précarité » et « pour le pouvoir d’achat ». Comme il devait sûrement être question aussi du « service public », on pouvait défiler joyeusement, non seulement avec quelques cheminotEs en colère, mais également entre UNSA police, la CGT pénitentiaire et le syndicat Alliance... Bref, toutes ces petites organisations qui revendiquent pour une augmentation de du taux horaires quand il s’agit d’enfermer, de réprimer ou de matraquer, pour que les pauvres se tiennent tranquilles... Fausse note dans ce consensus écœurant, ce petit tract ramassé sur le pavé :

« Des dockers gazés et matraqués sur leur lieu de travail, des marins interpellés sous la menace d’armes automatiques... ces images dérangent les représentations ordinaires du « dialogue entre parties responsables » ; elles ont surtout le mérite de rappeler que la police n’est jamais neutre sur le terrain des luttes sociales : sa première mission c’est le maintien de l’ordre dominant et le contrôle des pauvres qui se montreraient un peu trop indociles.
Ce n’est pas un hasard si l’arsenal policier (flash ball, taser, vidéo surveillance...) se trouve renforcé au moment même où nous sommes confronté/es à une offensive sociale sans précédent, entre la généralisation de l’emploi précaire, le démontage de pans entiers des systèmes de redistribution et de protection sociale (sécu, retraites, réforme de l’ISF) ou le flicage des chômeur/euses... Les inégalités se creusent, les conditions de vie se dégradent pour la majorité de la population, et la seule réponse de l’État c’est la matraque : rafle et déportation des sans papiers déjà soumis aux formes les plus dures d’exploitation économique, expulsion des pauvres qui auraient réussi à se trouver un toit en dépit du sacro saint principe de propriété privée, harcèlement policier des populations déjà reléguées aux marges du système économique et social...

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Face à cette répression généralisée qui vise à rendre impossible toute forme de contestation, il y a urgence à élaborer des petites astuces collectives : refuser toute collaboration avec les flics et déjà leur présence même dans les manifs (quand UNSA-police défile parmi nous pour l’augmentation d’un salaire gagné à défendre les intérêts de la bourgeoisie, il y a comme qui dirait une contradiction logique) ; sortir de l’impuissance dans laquelle on se maintient nous même au nom de la loi, arrêter de respecter la légalité d’un ordre républicain qui ne signifie que le contrôle et l’exploitation (ça devrait permettre de renouer avec des pratiques un peu plus offensives que les manifs répétées tous les trois mois pour pas grand chose, par exemple le sabotage...) trouver des modes de solidarité et d’auto organisation par quartiers, entre chômeur/euses, salarié/es, sauvageon/nes, intérimaires... pour que la classe des exploité/es redevienne aux yeux du pouvoir une classe dangereuse !
A bas les flics ! A bas les patrons ! ».

Autre discordance bienvenue : à la fin de la manif, les personnes peu convaincues par l’efficacité de ce genre de cortège folklorique avec fanions et banderoles se sont réunies dans une optique de « convergence des luttes » (autour de la question du chômage, des demandeur/euses d’asile ou du problème transversal du logement...) le tout s’achevant en travaux pratiques avec un rassemblement de soutien à deux familles de sans papier squattant une maison de la rue des Chartreux. Prochaine édition pour cette « convergence » (et en espérant qu’elle se concrétise par la mise en place d’autres pratiques communes), mercredi 12 octobre à la Friche RVI, avenue Lacassagne.

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