Jeter des pauvres à la rue ? Au moment où il fait de plus en plus froid ? Le Grand Lyon ne fera pas ça !
D’autant moins dans ce petit coin de la Guillotière où existe une certaine vie de quartier, et où les gens, ceux qui participent au jardin collectif voisin, celles qui se sont mobilisé-es il y a quelques mois autour de l’école Gilbert Dru contre l’expulsion de Guilherme, risquent de ne pas apprécier.
Vendredi matin, la police est passée au squatt de la rue Montesquieu, avec une interprète. L’identité des habitant-es présent-es a été contrôlée, leurs domiciles ont été fouillés, ainsi que leurs documents administratifs. (Y avait-il une commission rogatoire qui autorisait tout ça ? Nous ne le saurons jamais. Et de toute façon, quelle importance ? Tous les habitant-es sont Roms de Roumanie...)
D’ici quelques jours, les policiers vont revenir. Ils distribueront des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) aux personnes qu’ils retrouveront. Ces personnes auront trente jours, ou aucun délais (c’est possible depuis le mois de juin) pour quitter la france. Passé ce délai, les flics pourront venir une troisième fois, pour les envoyer en centre de rétention. Et puis après, en Roumanie par avion, ça gonfle les chiffres des expulsions.
Après ce troisième passage, Le Grand Lyon pourra reprendre possession de son bien, sans que personne ne dorme dehors. Et si, par malheur, il restait quelques familles dans l’immeuble, la préfecture, contrainte par la loi DALO de fournir un hébergement à toute personne qui en fait la demande, les accueillera au centre de rétention de Saint Exupéry.
Dormez sur vos deux oreilles : aucun bébé ne mourra de froid sur l’Ilot des Amaranthes.
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