En préambule du Festival des Résistances, une récréation jardinière, dimanche 10 avril, a permis la rencontre et la mobilisation, dans une ambiance festive.
Dommage, personne n’est venu, de ceux et celles qui ont organisé le contre-forum contre Biovision il y a deux ans ; c’est un peu d’amertume qu’aucun lien ne puisse se faire. Cependant c’était super, même si ça n’a pas amené des foules. Les militants n’étaient pas là en nombre, mais l’objectif du festival des Résistances est atteint puisque plein de gens nouveaux ont découvert des sujets de mobilisation contre le système totalitaire qui arrive à grands pas.
Surtout la guérilla jardinière de dimanche 10 avril a eu du souffle ! (200 à 300 personnes selon les moments) Elle a commencé par un pique-nique partagé sur la place Bahadourian et s’est terminée sur un jardin extraordinaire où poussent la menthe et l’aliaire, en plein Part-dieu, au pied du crayon, ou tour du crédit dit lyonnais.
Il parait même qu’il y a des orchidées dans cette grande prairie où subsiste une partie de la grande allée de platanes de l’ancien tènement de Madame Servient. Elle doit se retourner dans sa tombe, elle qui a donné en 1711 le nom de “part-dieu” en donnant ce terrain pour les pauvres, alors que c’est devenu un quartier d’affaires ! Au son de la batucada, des plantations ont été faites tout au long du parcours dans le moindre bout de terre, et des grands, mais aussi des enfants du quartier de la place du Pont s’en sont donné à coeur joie.
Encouragées par des musiciens, des plantations ont été effectuées aussi jusque tard dans l’après-midi sur la prairie de la Part-dieu. En tout cas, par cette après-midi printanière, quelle joie de pouvoir s’étendre sur l’herbe sur une propriété qui appartient au ministère des finances, qui il y a deux mois n’a pu trouver preneur aux enchères.
En passant au dessus du côté bucolique, en pleine ville, en plein milieu du quartier de la Part-dieu, là où chaque mètre carré doit être rentabilisé, bétonné, nous espérons que ce terrain pourra demeurer un espace public où s’épanouissent des fleurs et des légumes.
La création de ces multiples petits potagers sauvages sera notre manière de résister à l’emprise des biotechnologies :
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- elle permet de sortir du rôle de simples consommateur-ices, d’échanger des savoir-faire et de retrouver petit à petit des possibilités d’autonomie alimentaire ;
- les semences plantées seront majoritairement non-brevetées et non-hybrides : leur prolifération permettra de sauvegarder des espèces illégales aux yeux de l’industrie (variétés que l’on peut resemer chaque année en laissant certaines des plantes “monter en graine”)
- c’est un message de solidarité avec tous-tes les paysan-nes en lutte : une façon de les sortir de l’isolement en montrant que d’autres se préoccupent de ces problèmes, un moyen de recréer des liens urbain-es- ruraux-ales ;
- il est possible de retrouver des médications douces et alternatives à base de plantes et d’huiles essentielles : nous prévoyons de planter à cet effet un mini-arpent d’herbes vivaces, telles que sauge, thym, marjolaine...
Si la “guérilla jardinière” peut s’inscrire dans la durée et devenir un jeu plus quotidien, c’est aussi une excellente façon de se réapproprier un espace urbain réservé à la vente et à la circulation automobile, et de découvrir le plaisir de faire “pousser” d’excellents légumes gratuitement.
En effet, même si cette tentative d’agriculture urbaine peut paraître anecdotique ou insuffisante quant à l’enjeu de nourrir la population entière, de petites parcelles, pots ou toits bien entretenus peuvent produire des quantités parfois surprenantes.
sslespaveslepotager at yahoo.fr
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