Après une fin de manifestation tendue (blocage du parcours déclaré de la manifestation sur le pont avant d’arriver sur Bellecours par un cordon de CRS/gendarmes et un canon à eau, puis utilisation de ce canon à eau sur la tête de cortège en préventif, sans provocation ou menace physique préalable) un petit groupe de manifestant.es dont je faisais partie a décidé de se détendre.
Une amie s’est posée devant l’un des cordons de CRS qui bloquait la place et à commencé à jouer de l’accordéon, nous nous sommes mis à danser ensemble...
Jusqu’au moment où, au milieu d’une valse, je me sens projetée contre les boucliers des CRS qui se sont mis à avancer et à frapper à coups de matraques les danseurs.
Résultat des courses ? 3 points de suture sur le crâne pour un ami, 2 pour moi et une ou deux entorses, je ne compte pas les hématomes qui nous décorent désormais. Ni les coups sur les mains et appareils de ceux qui filmaient.
Sur le moment nous étions sonnés, ensanglantés et essentiellement choqués : personne n’a compris pourquoi ce déchaînement de violence gratuite, alors que nous dansions simplement, et que personne ne faisait preuve du moindre signe d’agressivité...
C’est en fouillant un peu le lendemain sur twitter que je suis tombée sur cette vidéo [1] :
Il suffit de regarder attentivement le ralenti pour comprendre ce qu’il s’est finalement passé. On voit en effet distinctement un homme casqué et habillé à la manière d’un membre des « forces de l’ordre » foncer sur un manifestant, l’attraper et le plaquer d« errière le cordon de CRS. Qui se sont du coup avancés en rythme et ont usé de la violence pour »protéger« l’interpellation »musclée" (c’est un euphémisme) en cours...
Peut-on faire plus pacifiste qu’une danse sur de la musique folk ? Qu’est-ce qui justifiait les coups puisque la cible interpellée était déjà passée derrière le cordon, et donc complètement hors d’atteinte ? Aucun d’entre nous n’était casqué, masqué ou armé, nous l’aurions voulu que nous n’aurions pas pu nous opposer à cette odieuse interpellation. Je pose donc la question : comment justifier les crânes ouverts ? Les téléphones cassés ? Les entorses ? Les personnes frappées à terre ?
Personnellement je trouve que ce genre de manœuvre le lendemain d’une manifestation policière contre la « haine anti-flic », ça fait mauvais genre. Mais peut-être que ces coups sur le crânes m’ont finalement endommagé le cerveau.
A bientôt, sur les prochaines manifs.
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