Sans AED, pour veiller à la bonne tenue des temps collectifs hors cours, sans AVS et AESH pour accompagner les élèves en grandes difficultés, l’établissement ne tourne pas. Pourtant, nos métiers sont considérés comme des sous-métiers ; le terme « pion » colle parfaitement à la situation des AED, en dépit de leur rôle d’éducateurs. Une déconsidération qui se traduit concrètement par l’extrême précarité de nos contrats.
Pour les AED
Nos contrats sont des CDD d’une année renouvelables au maximum six fois. La fonction d’AED est toujours envisagée comme un petit boulot d’étudiants, encadrant des plus jeunes. Néanmoins, notre fonction va bien au delà. Surveillance certes, mais aussi soutien scolaire, animation d’activités socio-éducatives, fonctions administratives, médiation, font partis de notre quotidien. Des rôles multiples, pour lesquels nous n’avons aucune formation, tant notre statut d’éducateur est déconsidéré. Et, paradoxalement à la négation de ce rôle, nous sommes traités comme les mouchoirs de l’éducation nationale, corvéables à merci, utilisés pour des tâches ne relevant pas de nos missions. Si nous contestons, pas de renouvellement !
Avec la surenchère sécuritaire du gouvernement Macron, depuis l’agression d’une enseignante à Créteil, nous pouvons nous demander ce qui nous attend. Le gouvernement envisage de faire intervenir les forces de l’ordre directement dans les établissements. Allons nous devenir des auxiliaires de police ? Que le gouvernement soit avisé, nous refusons ! Un encadrement de qualité ne peut passer que par une augmentation significative du nombre de postes dans l’éducation nationale, tous métiers confondus.
Pour les AVS et AESH
Nous effectuons un travail indispensable, nécessitant des compétences bien spécifiques. Nous devons accompagner les élèves en difficulté dans leur vie quotidienne ; cela passe par assurer leurs conditions de sécurité et de confort en étant au fait de leurs problèmes de santé, les aider aux actes simples de la vie, et garantir leur mobilité. Nous devons également les accompagner dans leur accès à l’apprentissage, et dans leurs activités de vie scolaire, afin d’assurer la bonne tenue de leur formation, et leur accès à l’emploi. Pourtant, nos compétences ne sont pas reconnues, notre travail n’est pas valorisé à sa juste valeur, la pénibilité et les heures invisibles ne sont absolument pas prises en compte. Un parcours d’AVS/AESH, c’est 2 ans en CUI, et 6 ans en CDD avant de parvenir au CDI et d’espérer la première hausse de salaire. En plus des heures non comptabilisées, nos contrats sont souvent des temps partiels imposés (embauche à 60%)
C’est pour dénoncer ces conditions, et lutter contre la précarité, que nous, AED, AVS et AESH, avons décidé, sous l’impulsion de la CGT, de nous organiser dans un large collectif, ouvert à tous les salariés précaires de l’éducation nationale. Il est temps pour nous de relever la tête, et de faire reconnaître la réalité de notre travail !
Nous revendiquons :
Un véritable droit à la formation
La titularisation de nos professions
Une prime pour les AED/AVS/AESH travaillant en REP
La création de postes en nombre suffisant : 1 AED à temps plein pour 75 élèves, 1 pour 50 en zone difficile
Le refus de l’ingérence policière dans la vie des établissements
Précaires de l’éducation nationale, unissez vous !
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