Face à la réforme des retraites et aux attaques contre nous, les secteurs des arts et de la culture se mobilisent !

Nous, artistes, créateur·ices, auteur·ices, technicien·nes, étudiant·es en art, salarié·es de la culture, intermittent·es du spectacle, retraité·es, réuni·es en Assemblée Générale le 9 février 2023 à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, appelons l’ensemble du monde des arts, du spectacle et de la culture, à se mobiliser et à s’organiser ces prochaines semaines dans nos lieux, écoles, ateliers, scènes. Les raisons de notre colère sont multiples.

La réforme des retraites : une loi pour les patrons
Nous nous opposons fermement à cette réforme des retraites injuste qui repousse l’âge limite de départ à la retraite de 62 à 64 ans et accélère le passage à 43 annuités pour obtenir une retraite à taux plein, obligeant beaucoup de salarié·es à travailler jusqu’à 67 ans. En somme, travailler plus longtemps pour gagner toujours moins, et enrichir davantage les patrons. Le gouvernement nous vend cette réforme comme nécessaire et indispensable alors que le système des retraites est quasiment à l’équilibre et que les profits et les cadeaux aux grandes entreprises explosent (les dividendes du CAC40 s’élevaient à 80 milliards d’euros en 2022). 

Les conséquences pour nos secteurs
Nos métiers souvent touchés par la précarité et nos trajectoires professionnelles discontinues nous exposent particulièrement à la violence de cette réforme. Il est impossible pour nous d’obtenir une retraite à taux plein dans ces conditions. Cotiser 43 annuités pour un·e créateur·ice/artiste dont une grande partie de l’activité est non rémunérée relève de l’exploit. 
Parmi nous, certain·es exercent des professions particulièrement pénibles : c’est le cas notamment des technicien·nes du spectacle et de l’événementiel, qui portent des charges lourdes, travaillent souvent en hauteur, en horaires décalés etc. Quand la pénibilité de ces métiers sera-t-elle enfin reconnue ?

Encore une réforme sur le dos des femmes
Dans l’ensemble des secteurs, la flexibilité, la modulation du temps de travail et la discontinuité des carrières concernent particulièrement les femmes. Cette réforme est donc une attaque directe contre celles qui subissent déjà la double-journée de travail et les inégalités au travail comme dans leur vie privée.
Les femmes sont déjà structurellement plus exposées à la précarité et au temps partiel : cette réforme va aggraver ces inégalités. 

Des attaques de toutes parts pour les précaires comme nous
Les attaques du gouvernement ne se limitent pas aux retraites, notamment avec la nouvelle mesure forçant les personnes au RSA à travailler bénévolement pour continuer à bénéficier de cette aide précaire, qui pour certain·es artistes constituent le seul revenu possible durant de nombreuses périodes. La conséquence évidente est qu’une majorité d’artistes seront contraint·es d’abandonner leur activité pour un emploi alimentaire, réservant aux seules classes privilégiées la possibilité d’exercer ce métier, et réduisant la diversité des propositions artistiques.

Ecoles d’art en danger
Pour finir, l’attaque générale contre les services publics impacte violemment les écoles d’art et de design. Ainsi, dans la plupart de ces écoles, les budgets volent en éclat avec des conséquences désastreuses : hausse des frais d’inscription et de scolarité ; non remboursement des frais d’inscription pour les étudiant·ees boursier·es ; précarisation des personnels ; suppressions de postes. A court et moyen termes, des dizaines d’écoles sont menacées de fermeture totale.

Continuons à nous mobiliser et amplifions cette lutte en fédérant les secteurs des arts, du spectacle et de la culture. Nous avons les moyens de peser dans cette bataille sociale. Unissons-nous !

Communiqué de l’assemblée générale des arts et de la culture réunie le Jeudi 9 févrierà l’école des Beaux-Arts.