Nuit du 28 au 29 novembre
À 22h40, le 28 novembre 2007, Lyon 2 - Bron est pris d’assaut par les gendarmes mobiles, crs, baqueux. Une soixantaine d’étudiant.es sont à l’intérieur.
Appel à venir le plus rapidement possible avec si possible appareil photo et caméra pour essayer de dissuader toute violence policière et essayer d’être le plus nombreux possible pour résister et soutenir nos copains copines !
En espérant qu il y ait le moins de violence possible de la part des lardus, nos copains copines sont isolé.es au fin fond de Bron, ce qui est propice à l’acharnement autoritaire des chiens de garde de l’État.
0h : 4 arrestations pour l’instant ! Des personnes sur place indiquent qu’un vigile de la fac identifie certaines personnes qui sont ensuite arrêtées par les flics ; d’autres parlent de vigiles du magasin où a eu lieu une action « supermarché gratuit » dans l’après-midi ! Il est donc possible qu’il y ait encore plus d’arrestations dans les minutes qui suivent. Sinon les gen-tes étaient en train de se faire sortir...
0h15 : on dénombre maintenant 13 arrestations...
1h25 : La fac à été évacuée par un déploiement policier impressionnant (10 cars de gardes mobiles, 12 de CRS, au moins 20 BACeux et 5RG)
Bilan : 13 interpellations confirmées. Les arrêté.es ont été emmené.es à l’hôtel de police Marius Berliet. Ils et elles seraient inculpé.es pour « vol aggravé avec violence », suite à l’action de l’après-midi.
La présidence de Lyon II a donc saisi le premier prétexte possible pour faire ce dont elle rêvait depuis le début : intervenir sur le campus de Bron pour en finir avec ce mouvement, criminaliser pour mieux dépolitiser. Pour rappel, la réquisition en supermarché est une pratique courante de nombreux mouvements, pendant celui des chômeur/euses notamment. C’est seulement l’occasion de réprimer le mouvement pour la présidence et ses sbires en costumes.
Jeudi 29 novembre
15h30 : Rassemblement devant l’Hôtel de Police Marius Berliet pour soutenir les personnes arrêtées cette nuit, et toujours en garde à vue.
18h30 Dispersion dans le calme du rassemblement au vu de la menace d’une nouvelle opération policière.
Une présentation des interpellé(e)s au juge du TGI, rue Servient est prévue vendredi 30 à 10h. Certain.es des inculpé.es pourraient passer en comparution immédiate à 14h.
Vendredi 30 novembre
Devant le palais de justice de Lyon, la mobilisation des étudiants ne faiblit pas... malgré les arrestations arbitraires, déstabilisant le ministère de la justice.
10h30 : Un jeune étudiant est relâché immédiatement dès son arrivée au palais de justice, tellement les témoignages d’accusation n’étaient pas concordants. On saura un peu plus tard qu’il en est de même en ce qui concerne les dépositions pour l’ensemble des personnes accusées, mais lui seul est complètement innocenté après 34 heures de garde à vue très éprouvantes inutilement.
11h30 : Changement de cap du ministère de la justice. On apprend que les personnes accusées ne passeront plus en comparutions immédiates l’après-midi, mais qu’une enquête sera effectuée par un juge d’instruction avant un procès qui n’aura pas lieu avant de nombreux mois. Le ministère de la justice a compris que ces interpellations arbitraires à la fac de Bron était une erreur flagrante, et pourrait être considérée comme un véritable affront si toutes les personnes accusées étaient libérées en comparutions immédiates, comme cela semblait se profiler étant donné qu’il n’y avait rien de sérieux comme preuves d’accusation. Il est vrai que malgré une médiatisation incroyable d’accusations sans fondements, les interpellations ayant été effectuées sur ordre, en pleine nuit, de manière totalement arbitraire, seule l’instruction d’une longue enquête pouvait sauver la face des autorités de l’État. Il semblerait en effet que tous les acteurs de la réquisition du supermarché n’étaient plus sur les lieux lors de l’intervention policière suivie des 13 arrestations.
de 15h à 17h30 : Les 12 autres personnes arrêtées mercredi soir sortent libres peu à peu du tribunal dans l’après-midi après un passage devant un juge d’instruction. L’une d’elles est mise hors de cause, mais elle pourra éventuellement être convoquée ultérieurement comme témoin assisté. Onze personnes sont quand même mises en examen avec contrôle judiciaire, avant un procès lointain. Rappelons le caractère totalement arbitraire de ces arrestations : par exemple parmi les personnes mises en examen, l’une faisait un reportage pour une émission de radio, et une autre accompagnait une personne handicapée en fauteuil roulant.
Voir cet article : Qu’en est-il des 13 arrestations de la fac de Lyon 2 à Bron ?
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