Interview des Random shuffle

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A force de se plaindre du désert culturel ambiant, on en finirait par ne pas remarquer les formations musicales qui éclosent et s’agitent par chez nous. Rencontre avec l’une d’elle, le groupe Random Shuffle, qui ne peut passer inaperçu tant il multiplie les concerts ces temps-ci.

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Présentation du groupe.
On est cinq, trois bassistes, un batteur et un percussionniste. Auparavant, on avait un groupe à trois basses, une gratte et une batterie, qui n’a pas perduré. On a eu envie de reprendre l’idée des trois basses et on était 5 à être très motivés après remaniement des effectifs.
Ça fait 1 an que la formation est fixée et qu’on s’y est mis à fond. La période décisive a été en juin/juillet 2004 : un mois et demi de répétitions tous les jours. C’est ce qui nous a rendus cohérents musicalement.

Dans quelle mouvance musicale évoluez-vous ?
Au début, on pensait, de part notre formation, faire quelque chose d’expérimental, mais en fait, d’une part en s’habituant à notre musique, de l’autre par le fait que chaque personne qui la décrit la qualifie différemment, on a fini par arrêter de chercher à être plus précis que « 3 basses, batterie, congas ».

Vos références musicales.
Nos références musicales sont très variées ; une petite liste non exhaustive : Nirvana, jmpz, Doppler, Ned et tous les groupes du Label S.k, Cypress Hill, deftones, korn (les deux premiers albums), Primus, Sting, Jaïl, Onyx, Sabot, One second riot, Dead kennedies, Pixies, Java, VRP, Nonnes troppo, Rage against the machine, Morphine, Melvins, Sonic Youth, Bad religion, Pinknot, flamingo masacre, The clash, Pennywise, les Wampas, System of a down, Brassens, Brel, Jimmy Hendrix, Django Reinhart, Stéphane Grappelli et tout le Hot club de France, Deep purple, the Sex pistols, Antiflag, Crass, Downset, Janis Joplin (surtout avec Big brother and the Holding company), Duke Ellington, Charlie Parker, Miles Davis, Ten years after, Afthurskeblurgh, Sepultura, Bobby Lapointe, Coal Chamber (1er album) Ludwig von 88, Agnostic front, the Beatles, Pearl Jam, Lofofora, Slipknot, Ramstein, Skatalites, New york ska jazz, Veni vidi vomi, Dusk, Blues patate rock, Dancing in the crap (et tous les groupes du local 48), No Pasaran, Lilith...

Techniquement, que manque-t-il quand on joue sans guitare ?
Déjà on ne ressent pas ça comme un manque. Avant que la formation ne se stabilise le batteur actuel jouait de la guitare. Ce changement de poste s’est fait suite au départ du précèdent batteur. L’absence de guitare n’est donc pas un choix précédant la formation du groupe.
Les accords étant moins riches à la basse qu’à la guitare cela permet de faire plusieurs lignes distinctes qui se croisent, alors que dans un groupe à guitare la ligne de basse se restreint souvent à tourner autour de la tonique des accords.

On vous a vu jouer pour des concerts de soutien. Pensez-vous que la musique sans texte puisse être porteuse d’un discours ou servir une cause ? et lequel/lesquels dans votre cas ?
Il faut distinguer les différents concerts de « soutien ». Il peut s’agir d’un appel de personnes qui organisent un
événement auquel on va répondre par sympathie ou de concerts que l’on va organiser nous même selon des buts que l’on se fixe.
Seuls les samples dans notre musique sont porteurs d’un discours, mais par construction notre musique est porteuse de sens. On se passe volontairement de la structure couplet refrain, et de « leader-chanteur-artiste-compositeur-auteur-interprète » (On compose tous ensemble). Autant que faire se peut nos concerts sont gratuits (on veut finir sous un pont). On ne croit pas à la « cause » mais à la conséquence.

Sur Lyon, appartenez-vous à une scène ? quels sont les formations/les gens dont vous vous sentez proches ?
On n’appartient pas à une scène particulière. On a peu de moyens, des pratiques autogestionnaires : on fait tout nous-mêmes à l’intérieur de réseaux dans lesquels on s’est inscrits au gré des rencontres, volontaires ou non. On répète dans un local partagé avec plusieurs autres groupes : Veni Vidi Vomi, Dusk, Bluespatatrock et Dancing in the crap (actuellement en pause). Des membres de Random Shuffle sont présents dans toutes ces formations, ce qui renforce le fonctionnement commun.

Quel regard portez-vous sur la vie culturelle locale ?
La vie culturelle est comme tout le reste soumise aux lois du marché, qu’orchestrent avec poigne les institutions locales. Les grosses structures de production musicale qui concentrent les subventions sont dans une logique de rentabilité qui ne laisse pas de place aux petits groupes. Les petits lieux ferment les uns après les autres. La vie nocturne doit être uniquement propre, rentable et silencieuse. Il y a cependant une vie associative assez dense qui fait exister des labels, des radios libres, organise des concerts et des festivals à Lyon et alentours.

Mot de la fin.
......FIN.........

propos recueillis par Ricardo Morales

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