D’autres personnes ont été arrêtées le 28 février dans le cadre de la mort de Jacques Bino. Rien ne dit que ce sont les vraies personnes coupables... Voir cet article de « chien créole »(28 février 2009) ainsi que celui-ci plus récent (31 mars 2010).
Après les blocages en Guyane en novembre, c’est la lutte courageuse et la grève générale en Guadeloupe et maintenant en Martinique
Les Guyanais ont ouvert la voie lors d’un mouvement insurrectionnel par un blocage total du territoire à partir du 24 novembre 2008.
En Guadeloupe un mouvement de grève a été lancé depuis le 20 janvier 2009 par un collectif appelé « LKP » Lyanag Kont Profitasyon (Rassemblement Contre les Profiteurs) qui comprend 52 organisations, c’est-à-dire tous les syndicats, des groupements de mutuelles, des fédérations d’associations, les plus grosses associations de la Guadeloupe, le syndicat des transporteurs, les syndicats des stations- service, le syndicat de pêcheurs, etc...
Des manifestations monstres ont eu lieu en Guadeloupe et aussi en Martinique, comme le vendredi 30 janvier 2009, où près de 60.000 personnes ont défilé dans les rues de Pointe à Pitre, en soutien au « Kolectif ». Or les médias métropolitains, confisqués par Sarkozy, ne font guère écho de ce mouvement dont la substance est unique dans l’histoire de France, car c’est la première fois qu’un telle manifestation arrive a créer un consensus de toutes les forces vives d’une région sans exclusive.
Ce mercredi 25 février, cela commence à être très dur pour les habitants des Antilles, car c’est le 36e jour de grève en Guadeloupe et le 19e en Martinique où la grève dure depuis le 5 février 2009.
Le gouvernement n’a aucune parole. L’État français se débine !
Alors que Jégo, le secrétaire d’État à l’Outremer, avait dit qu’il avait tout pouvoir pour signer un accord sur place au sein des négociations avec le LKP, lorsque l’accord a été trouvé, Jégo s’est sauvé à Paris et l’accord a été rompu par Sarkozy. Il n’a de cesse de faire traîner les choses en longueur au maximum et de laisser s’enliser les populations dans les difficultés le plus longtemps possible... La seule réponse du gouvernement qui est donnée c’est la répression !
Honte a l’État colonial français
En effet, ce sont 17 Airbus qui ont débarqué depuis début janvier, avec près de 4000 militaires, gendarmes, CRS, armés jusqu’aux dents. Des chars d’assaut, des munitions, et même des cercueils en plastique, ont également été acheminés en même temps que ces forces de répression. Et Alliot-Marie a envoyé un renfort de 300 flics supplémentaires. Ce tel dispositif de guerre contre les populations antillaises coûte 3 millions d’euros par jour aux contribuables français. Les Guadeloupéens auraient préféré que cet argent serve à résoudre quelques uns des 146 points de la plateforme des revendications.
Mais non, voilà que l’Outremer revient 30 ans en arrière avec les pratiques coloniales. La guerre se fait aussi par les mensonges des médias. Le gouvernement vient de décider de transférer les rédactions de RFO à Paris, les émissions locales ne seront plus produites localement !
Sarkozy a envoyé 4.000 policiers et militaires en Guadeloupe pour mater les révoltés contre la vie chère en 2009, exactement comme Napoléon l’a fait en 1802 en envoyant 4.000 militaires en Guadeloupe pour mater ses habitants et faire la guerre avec 6.000 morts parmi les Guadeloupéens pour le rétablissement de l’esclavage aux Antilles ! Voir cet article de Rebellyon :
1er avril 1802 : Napoléon envoie des troupes militaires en Guadeloupe pour mater les vélléités autochtones...
Ensuite, l’État français a tiré de nouvelles fois sur la foule à plusieurs reprises en Guadeloupe en 1910, en 1925, en 1952, et aussi en 1967. En 1967, suite à un fort mouvement de grève, Messmer, Marcelin et De Gaulle ont fait tirer sur la foule et tuer plus de 170 personnes - même si officiellement seuls 31 morts en Guadeloupe ont été déclarés par l’État français.
Aujourd’hui, Sarkozy se fabrique sa dictature par ses exactions.
La police coloniale française s’illustre encore aujourd’hui dans sa violence
Effectivement, le vendredi 20 février au petit matin : la police investit la cité Henri IV où Jacques Bino a été tué mardi soir.
Il faut dire que ce grand ensemble datant des années 60 est complétement laissé à l’abandon. On ne répare plus rien dans la cité Henri IV qui compte 70% de chômeurs. Tout est laissé pour aller à vau-l’eau, jusqu’à ce que tout le monde aquiesce à son entière démolition...
Mais là, à 6h30 du matin, les policiers du Raid ont des indications précises, et montent à l’étage d’un HLM. Les armes sont prêtes, les policiers tendus, mais bien entraînés. Avant de s’écarter, l’artificier du groupe place un petit peu de plastique à hauteur de la serrure et du verrou. Deux détonations rapprochées font voler la porte.
Six policiers, l’arme au poing, s’engouffrent les premiers dans le petit appartement. Ils se précipitent sans hésitation dans la chambre tout de suite à gauche et tombent à bras raccourcis sur Patrice, que les détonations et les cris des policiers viennent de réveiller en sursaut.
Quand la grand-mère de Patrice, affolée, sort de sa chambre pour savoir ce qui se passe, elle est bousculée, puis plaquée sans ménagement par un des policiers cagoulés qui ont fait irruption chez elle, contre le mur du salon.
Impuissante, elle les voit embarquer son petit-fils, mains menottées dans le dos et un côté du visage tuméfié. Les policiers retournent tout dans le petit appartement. Ils sont une trentaine et laissent tout sens dessus-dessous. Il faudra des heures à la vieille dame laissée comme ça, effondrée, et dont la porte ne ferme plus, pour remettre un semblant d’ordre dans l’appartement. Ils cherchent soi-disant l’arme qui a servi pour tuer Jacques Bino. Bien sûr, en vain. Étudiant en droit sur le campus de Fouillole, le profil de Patrice colle mal avec la violence de l’acte qu’on lui reproche. Il est resté mardi devant la télé à suivre les événements jusqu’à 23h30, avant de sortir sur le pallier de l’appartement pour aller discuter avec des amis.
Emmené en garde à vue, Patrice a finalement été libéré le dimanche 22 février vers 22h, heureusement disculpé par son ordinateur : Patrice était en train d’écrire par internet à des amis quand le coup de feu s’est produit à proximité dans la cité, tuant net Jacques Bino.
En tout cas, ce n’est sûrement pas un habitant de la cité Henry IV qui aurait pu avoir des raisons d’en vouloir à Jacques Bino. En effet, ce militant syndicaliste travaillait aux impots et apparemment était sur des enquêtes de fraudes de la part d’entreprises békées [1]... et l’arme qui l’a tué est un fusil à pompe Brenneck, or en 1995 c’est avec cette même arme que des hommes de la police française ont tué un petit garçon Bosniaque de 8 ans dans le massif du Mercantour...
Patrice aura dès le lendemain de sa sortie de garde à vue un certificat médical attestant d’un minimum de cinq jours d’arrêt maladie. Patrice a été sauvagement frappé de façon totalement illégitime : on le voit le visage tuméfié par les violents coups qu’il a reçu des policiers du RAID avant d’être relâché.
Patrice était devenu le bouc émissaire facile dont la police avait besoin pour boucler son enquête dans la mort trouble de Jacques Bino
Quel est ce pays où vous risquez de vous retrouver vite fait en prison sans alibi ultra explicite si vous habitez une cité, que ce soit la cité Henri IV à Pointe à Pitre, les Minguettes ou la Duchère à Lyon, ou une autre cité de banlieue ?
Quel est ce pays où les policiers envoyés par mater les manifestants Guadeloupéens les insultent de « sales nègres » ?
Quel est ce pays où l’on vous garde en taule comme Julien Coupat sur de simples présomptions et dans l’absence totale de preuves, ou lors de parodie de procès digne des procès et des purges du stalinisme comme pour Yvan Colonna ?
Quel est ce pays sur dénonciations « anonymes » un postier de la région parisienne est accusé d’avoir posé un bâton de dynamite dans un grand magasin à Paris et se tape 48 heures de garde à vue pour rien ?
Quel est ce pays où un simple regard envers la police peut vous envoyer en taule pour « outrages et rébellion » ?
Quel est ce pays où la flicaille criminalise toute action politique, syndicale, ou associative ?
Quel est ce pays où les violences policières ne connaissent plus aucunes limites ?
Quel est ce pays où les politiciens, les médias et leurs « journalistes » aux ordres du Sarkozysme se permettent remplis de leur arrogance et de leurs mépris de nous traiter de « terroristes » lorsque nous faisons grève, ou que nous nous insurgeons contre les rafles et les camps de rétention contre les sans papiers ?
Quel est ce pays où le simple fait de contester un ordre social pourri et corrompu fait de vous un suspect et un coupable potentiel ?
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