La nomination de Fabienne Buccio comme préfète Auvergne-Rhône-Alpes ne présage rien de bon pour les mouvements anti-autoritaires locaux.
Harcèlement des migrant-e-s à Calais
Pour rappel, Fabienne Buccio s’est fait sa réputation à Calais, où elle était préfète à l’époque de la « big jungle », le gigantesque bidonville où ont vécu jusqu’à 15000 exilé·e·s bloqué·e·s à la frontière britannique en 2015-2016.
Cette période a été marquée par un harcèlement policier envers les personnes exilé-e-s (gazages, tabassages, tirs de flashball, vols d’affaires, arrestations, expulsions...) où flics et néonazis collaboraient main dans la main.
Le « démantèlement » du campement qu’elle a organisé, maquillé en opération humanitaire, a en réalité été une campagne d’expulsions violentes et de déportations massives.
Alors que le gouvernement est en train de passer une nouvelle loi raciste sur l’immigration, dite « loi Darmanin », cette nomination locale appelle à la plus grande vigilance des mouvements de luttes des personnes exilé-e-s.
Expulsions massives à Bordeaux
En plus de cette expérience à Calais, elle a de nombreux autres faits d’armes tout au long de sa carrière, comme à Bordeaux où elle a mis en place une politique d’expulsions très stricte envers les squats et les campements.
Critiquée pour ces remises à la rue massives, mais aussi pour des pratiques dégueulasses comme des coupures d’eau et des expulsions du territoire en hausse, elle n’avait pas hésité à se justifier en disant que « mieux vaut vivre à la rue que dans un squat ».
Dans le contexte actuel de criminalisation des squats avec une nouvelle loi anti-squat très dangereuse en préparation, cette nomination doit aussi alerter tout·e défenseur·euse du droit au logement.
Dès sa prise de poste à Lyon, censure de militant-e-s palestinien-ne-s
À peine arrivée en poste à Lyon, Fabienne Buccio a déjà un fait d’arme inquiétant, cette fois-ci concernant la lutte du peuple Palestinien. En menaçant de mettre un arrêté d’interdiction pour troubles à l’ordre public, elle a poussé à l’annulation d’une table ronde sur la Palestine qui devait avoir lieu en présence de l’avocat et militant franco-palestinien Salah Hamouri.
Si le camp anti-autoritaire n’a de toute façon rien à attendre d’un·e préfèt·e, représentant·e de l’État et donc par essence autoritaire et violent·e, cette nomination d’une personnalité connue pour sa violence et son cynisme doit tout de même nous alerter. En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, cela nous rappelle la nécessité de renforcer nos réseaux de solidarités antiracistes, anti-autoritaires et antifascites.
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