23 juin 1971, mort de Louis Lecoin : militant pacifiste, syndicaliste et libertaire
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« Louis Lecoin était pour nous, jeunes libertaires, jeunes syndicalistes, un exemple à suivre, il nous avait démontré qu’on pouvait être à la fois syndicaliste, libertaire, antimilitariste » May Picqueray
Louis Lecoin ne fait pas partie du passé, il est encore avec nous dans l’histoire présente. Louis Lecoin est un modèle d’action humaine, ne jamais baisser les bras même seul. En lisant ses mémoires Le cours dune vie on est renforcé dans l’idée que la volonté individuelle bien pensée est souvent initiatrice de l’action collective.
Louis Lecoin ne s’embarrassait pas — peut-être à tort — d’analyses théoriques, il Iui fallait agir et agir encore contre l’injustice, contre les bourreaux, contre la guerre, pour la liberté et la justice. Une campagne se terminait qu’une autre commençait déjà. Lecoin ne s’arrêtait pas aux difficultés administratives, Lecoin faisait toutes les démarches nécessaires pour aboutir. Mais il eut la force malgré tous les contacts qu’il établit hors du mouvement anarchiste, pour les nécessités de la solidarité, de garder sa qualité d’anarchiste.
Il fut d’une fidélité permanente aux idées. Il ne fit aucune concession aux chrétiens et à leur influence non-violente. Lecoin était un pacifiste, il œuvrait pour la paix, et ne portait aucune exclusive sur les méthodes. Son soutien actif aux anarchistes espagnols lève toute ambiguïté.
Préface de la brochure Louis Lecoin et le mouvement anarchiste [1]
du Groupe Fresnes-Antony de la Fédération anarchiste (1982)
Texte : MLT - Dessins : OLT
Né à Saint-Amand-Montrond le 30 septembre 1888. Louis Lecoin montera à Paris en 1904 diplômé d’agriculture. Rallié aux idées de Sébastien Faure il est « anarchiste depuis 1905 ». Syndiqué à la CGT, il rejoint ses camarades jardiniers en grève. Le 1er mai 1906, il est arrêté avant le début de l’émeute à Paris.
Le 17 octobre 1910, le soldat Lecoin refuse de servir de briseur de grève contre les cheminots. Écroué à Bourges, le Tribunal militaire le condamnera à 6 mois de captivité. Libéré de ses obligations, il est à Paris en mars 1912. Il adhère à la Fédération Communiste Anarchiste. Élu secrétaire de la FCA en octobre, il est arrêté le 15 novembre 1912 pour avoir collé une affiche de soutien antimilitariste : « Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur ». Lecoin est condamné le 19 décembre à cinq ans de prison.
Libéré en novembre 1916, il rédige avec Claude Content et Pierre Ruff un tract signé du Libertaire : « Imposons la paix ! ». Ils sont arrêtes le 11 décembre pour « propos alarmistes » et emprisonnés. Libéré en septembre 1917, Lecoin refuse de rejoindre son unité. Il est condamné à cinq ans de prison pour insoumission. Gracié, Lecoin est libéré en novembre 1920.
Militant syndical et anarchiste, Louis Lecoin s’engage pour la défense des militants emprisonnés ou menacés d’extradition. La liste des camarades qu’il soutient est longue : Mateu, Nicolau, Morand, Cottin, Makhno, Berneri, Sacco-Vanzetti, Ascaso, Durruti, Jover...
Toujours engagé Lecoin défend les opprimés par des campagnes dans l’opinion publique, crée le Comité pour le Droit d’Asile. Le militant exemplaire est devenu un militant « exceptionnel ».
En octobre 1937, le Comité pour l’Espagne Libre élaboré par Louis Lecoin évolue, sur la demande des anarchistes ibériques, en section française de Solidarité Internationale Antifasciste. Le SIA organise l’envoi de vivres, de médicaments, d’armes et de munitions aux Républicains espagnols.
Le 11 septembre 1939 la France est en guerre quand Louis Lecoin diffuse le tract : « Paix immédiate » à 100 000 exemplaires. Arrêté puis incarcéré, il retrouvera la liberté au mois d’août 1941. Louis Lecoin fonde Liberté le 31 janvier 1958. Ce mensuel débute sa campagne en faveur des objecteurs de conscience.
Âgé de soixante-treize ans, Lecoin entame le 1er juin 1962 une grève de la faim de vingt-deux jours. Hospitalisé de force, il obtient l’engagement du gouvernement sur le statut des objecteurs de conscience. La loi sera votée le 22 décembre 1963. Avec Auguste Blanqui, emprisonné dix-neuf ans, Louis Lecoin en douze ans d’incarcération est le prisonnier politique le plus condamné de France, il est mort le 23 juin 1971.
Louis Lecoin - « Militant pacifiste, syndicaliste et libertaire » [PDF]
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