Un fort mouvement de protestation embrase la Corse depuis l’agression subie par Yvan Colonna dans la prison d’Arles le 2 mars. Cette tentative de meurtre a été l’étincelle qui a ravivé les flammes de la colère des Corses envers l’État français.
Yvan Colonna
Yvan Colonna, le « berger de Cargèse », est une figure de la lutte indépendantiste corse. Il est éleveur de chèvres à Cargèse, membre d’A Cuncolta Naziunalista [1] dès 1983 puis du FLNC [2] dès 1990. Il prend ses distances avec le mouvement en 1993 suite à l’assassinat d’un militant par d’autres nationalistes. On n’entend plus parler de lui, pour la police il s’est rangé et partage son temps entre son travail de berger et l’équipe de foot de Cargèse qu’il entraîne.
Pourtant c’est son nom qui ressort suite à l’assassinat du préfet de Corse Claude Érignac le 6 février 1998 à Ajaccio. « Dénoncé » comme l’assassin du préfet, il fait une conférence de presse le 22 mai 1999 pour affirmer « n’avoir aucune responsabilité » dans la mort du préfet et prend le maquis le lendemain. Il réafirme son innocence dans une lettre manuscrite fin décembre 2000, tout en précisant qu’il ne se rendra pas à la justice en qui il n’a aucune confiance. Yvan est condamné le 20 juillet 2001 pour avoir été guetteur lors de l’attaque à l’explosif de la gendarmerie de Pietrosella en 1997. Il finit par être arrêté près d’Olmeto le 4 juillet 2003 et incarcéré à la prison de la Santé à Paris. Son arrestation est dénoncée par les indépendantistes comme un coup de com’ de Nicolas Sarkozy et provoque des manifestations, comme à Ajaccio où 15 000 personnes marchent derrière le slogan « On a tous hébergé Yvan Colonna ». [3]
Assemblée du 3 mars à Corte
Yvan Colonna est condamné à la réculsion criminelle à perpétuité le 13 décembre 2007 par la cour d’assises spéciale de Paris. Le 27 mars 2009, lors de son procès en appel, il est condamné à la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans par la même cour. Yvan Colonna accuse violemment Nicolas Sarkozy d’avoir fait pression sur la procédure en le présentant comme le coupable. La défense appelle le peuple à se pencher sur les conditions dans lesquelles l’enquête s’est déroulée. [4] La décision de justice déclenche des émeutes dans toute la Corse. [5]
[...]
[1] Parti nationaliste corse fondé en 1987, branche institutionnelle du FLNC. Ce courant politique est aujourd’hui représenté dans le mouvement Corsica Libera.
[2] Front de Libération Nationale Corse, mouvement de guérilla indépendantiste créé en 1976.
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