La justice lyonnaise a le sens du symbole. En deux jours coup sur coup les 24 et 25 novembre derniers, elle a rendu ses jugements dans deux affaires de violences policières. Procès de la BAC de Lyon : les deux fonctionnaires agresseurs d’Arthur Naciri sont condamnés à 12 mois de prison avec sursis. Les faits avaient eu lieu en décembre 2019, place Bellecour en plein centre ville. Le lendemain, procès de Naïm : il se retrouve condamné pour rébellion et menaces de mort sur les policiers qu’il a pointés comme ses agresseurs. Et ce en dépit des certificats médicaux attestant qu’il a subi des violences. Jugement : 600€ d’amende + 1000€ à verser aux policiers. Les faits avaient eu lieu en janvier 2020… à Vaulx-en-Velin. La juge ne relaxe Naïm que sur les faits d’outrage, reconnaissant implicitement les contradictions des policiers.
Chronologie comparative de l’impunité
L’historique des deux affaires est éclairant :
Jour des violences | Arthur fait la une des médias grâce aux photos de la scène. | Naïm se retrouve en garde à vue. Sur procès-verbal (PV), il explique avoir été agressé par les policiers. | |
J+1 semaine : | Arthur a été auditionné par l’IGPN, le parquet ayant déclenché une enquête. | Naïm hésite à porter plainte. En dépit du PV et du certificat médical de garde-à-vue, le parquet n’a déclenché aucune enquête. | |
J+4 mois : | L’IGPN conclut son enquête et propose de poursuivre deux agresseurs d’Arthur. | Naïm dépose plainte. | |
J+1 an : | Le procès des deux agresseurs d’Arthur doit s’ouvrir. | Le parquet classe la plainte de Naïm. | |
J+2 ans et demie : | Après plusieurs reports, les policiers agresseurs d’Arthur comparaissent devant la justice. | Le parquet confirme le classement de la plainte de Naïm et c’est ce dernier qui comparaît pour outrages, rébellion et menaces de morts. Les policiers qu’il accuse sont absents du procès. Mais la juge « indépendante » va les croire sur parole… |
Naïm a fait appel.
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