Depuis plus de quatre mois les étudiants de Skopje luttent contre ce qui n’était au départ qu’un projet de loi relatif à l’enseignement supérieur, prévoyant la mise en place de « tests externes » - de nouveaux examens évaluant les étudiants à la fin de la deuxième et de la dernière année d’étude. Leurs résultats sont jugés par une commission de l’État qui décide de la poursuite des études et de l’obtention du diplôme. L’objectif est de pallier au manque de partialité de certains professeurs, connus pour accepter des dessous-de-table. Il n’est apparemment pas exceptionnel en Macédoine d’être diplômé d’une université où l’on n’a jamais mis les pieds. Les étudiants reconnaissent le problème, mais refusent cette solution qui entrave l’autonomie de l’Université.
En novembre, une première manifestation regroupe plus de 3000 personnes. En décembre, une deuxième en réunit au moins 10 000. De nombreux passants se joignent spontanément aux marches, tandis que des habitants expriment leur soutien depuis leurs fenêtres. Ces chiffres font de ce mouvement une mobilisation historique, la plus importante depuis l’indépendance du pays en 1991. C’est aussi la première fois que ce gouvernement, inchangé depuis 9 ans, connaît une réelle opposition.
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