Malgré les clichés qui sont attachés à l’image du football, en analysant ce jeu populaire « par en bas », on peut constater que les tribunes des stades ont parfois été, dans des dictatures, des lieux d’expression politique opposés au pouvoir. Depuis les manifestations des spectateurs du Camp nou à Barcelone contre le franquisme jusqu’aux groupes d’ultras qui parmi les supporters vont soutenir activement les révoltes associées au « printemps arabe », ce jeu possède aussi une dimension subversive. C’est le point de vue développé par Mickaël Correia qui montre dans son Histoire populaire du football comment s’est construit dans le monde une véritable résistance politique des milieux populaires autour d’un jeu vécu comme une culture. Il ne s’agit pas seulement là de dénoncer le mercato ou une véritable fabrique industrielle de loisirs mais de montrer aussi l’histoire qui unit chez les joueurs ou les amateurs de foot une période de relation avec le mouvement ouvrier (y compris dans ses dimensions machistes et homophobes) à sa phase actuelle.