Les black blocs qui participent régulièrement aux manifestations
antiglobalisation y ont acquis une certain notoriété, principalement en
raison de la force qu’ils y déploient occasionnellement contre les
médias officiels publics ou privés, les symboles du capitalisme et les
policiers.
Mais cette renommée est entachée par la haine et le mépris que leur
vouent leurs très nombreux détracteurs : les politiciens, les policiers,
les intellectuels de droite, des journalistes, des universitaires ainsi
que plusieurs porte-parole du mouvement antimondialisation. Toutes ces
critiques s’entendent pour dénigrer les participants aux Black Blocs, et
tout autre manifestant ayant recours à la force, les dépeignant comme
des individus dénués de convictions politiques et qui ne participent aux
manifestations que dans l’unique intention d’assouvir un désir viscéral
de destruction. Du politicien au policier, en passant par l’idéologue
capitaliste, le bon manifestant, la « porte-parole » du mouvement
altermondialiste, l’éditorialiste, le journaliste et même l’analyste
communiste, tous partagent ici les mêmes sentiments et les mêmes
conclusions. À ce discours unanime ne manque pourtant qu’une voix, celle
des personnes ayant participé à des Black Blocs. La réalité devient à la
fois plus complexe et plus intéressante lorsqu’on accepte de prêter
l’oreille à leurs discours, un effort qui permet de mieux comprendre ce
phénomène, ses origines, sa dynamique, ses objectifs, ses faiblesses et
ses succès.
Francis Dupuis-Déri a milité dans des collectifs de sensibilité
anarchiste au Québec et en France. Il est chercheur en science politique
à Montréal. Il vient de publier « Blacks Blocs, La liberté et l’égalité
se manifestent » aux éditions Atelier de Création Libertaire.
Débat coorganisé par l’Université Solidaire.
Des textes pour le débat...
De nombreux textes sur les Blacks Blocs sont rassemblés sur le site de l’Atelier de Création Libertaire, et notamment :
Des communiqués de Blacks Blocs
Des textes de critique des Blacks Blocs, dont l’un de Michaël Alberts.
Des brochures sont disponibles en format pdf ou en ligne sur l’Infokiosque :
Blacks Blocs, au singulier ou au pluriel, mais de quoi s’agit-il donc ?. Une introduction au débat par Darkveggy :
Cela fait désormais quelques mois qu’on entend parler de « Black Bloc(s) », principalement dans les milieux d’extrême gauche. Cependant, que ce soit du côté des militant-e-s anticapitalistes comme dans le reste du monde, le « Black Bloc » effraie et fascine, déchaîne bien souvent des haines assez farouches ou au contraire des tonnerres d’applaudissements, sans que grand monde sache forcément de quoi il en retourne réellement. L’aura de mystère qui entoure le phénomène contribue à en faire une légende et à alimenter bien des fantasmes quant à son existence, sa raison d’être, les motifs comme la nature de ses actions. Parce que le sujet vaut mieux que les approximations douteuses auquel il est souvent résumé, et que l’actualité nous donne de plus en plus d’occasions d’en entendre parler et donc de nous en préoccuper, ce texte a pour but d’expliquer de manière synthétique (mais cependant non exhaustive) les « qui ? », « quoi ? », « pourquoi ? », « comment ? » concernant le Black Bloc, et de proposer une analyse positive (ne le cachons pas !) de l’intérêt politique qu’il représente, de manière, peut-être, à susciter des réactions et débats à ce sujet !
Des Blacks Blocs pas vraiment sans Gênes...
Un ensemble de textes rassemblés après le sommet de Gênes en 2001.
Sur A-Infos, 8 textes publiés à l’occasion du Sommet des Amériques en 2001 :
Black bloc 1/8 : Introduction
Black bloc 2/8 : Appel pour un Black Bloc au Sommet des Amériques, du 20 au 22 avril 2001
Black bloc 3/8 : La destruction de la marchandise
Black bloc 4/8 : Le spectacle non-violent
Black bloc 5/8 : À bas les réformistes
Black bloc 6/8 : Pourquoi nous nous battons
Black bloc 7/8 : L’Après Seattle
Black bloc 8/8 : La préparation individuelle
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