#RevancheLycéenne du 4 décembre : une situation tendue, autant que les tirs au flash-ball

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RevancheLycéenne 2018

Une nouvelle fois ce matin dans toute la France, c’est des dizaines de milliers de lycéens et de lycéennes mobilisé.es, avec blocages, manifestations et rassemblements. Hier c’était 300 lycées bloqués et 100 000 lycéen.nes dans la rue, aujourd’hui le nombre augmente encore, les chiffres nationaux ne sont pas encore connus à l’heure actuelle, mais dans la métropole lyonnaise c’est plus de 5300 lycéen.nes dans les rues, avec une douzaine de lycées bloqués selon l’Union Nationale Lycéenne de Lyon. Récit de la journée intense du 4 décembre

Une nouvelle journée de mobilisation intense.

Comme la veille bon nombre de lycées de la métropole étaient bloqués tôt dans la matinée. Le T2 est vite arrêté entre Porte des Alpes et St Priest. Ce qu’on constate de prime à bord c’est la solidarité entre les lycéen.nes des différents lycées mobilisés, qui toute la matinée ont traversé la ville pour aller à la rencontre de leurs camarades sur d’autres points de blocages, parfois en difficulté face à la police ou d’un point de vue technique pour assurer la continuité du blocage. Heureusement qu’il existe cette solidarité entre les lycéen.nes car à l’heure les seules personnes qui sont à leurs cotés dans les moments les plus durs (on a assisté ce matin à des situations quasi émeutières) sont quelques étudiant.es autonomes venu.es en soutien.

Aujourd’hui la police a décuplé son niveau de violence jusque dans les rues et plus seulement concentré le gros de ses interventions sur les points de blocage, et la répression se fît évidemment la plus violente dans les banlieues comme à Vaux en Velin où on nous a rapporté de véritables chasses à l’homme dans les quartiers. Autour de 10h, le gros du mouvement se regroupe autour du lycée Lumière puis tout le long du boulevard des États Unis. Le boulevard prend feu, l’hélico est dans le ciel. Le tramway T4 doit être arrêté en urgence, des poubelles sont en feu au milieu de l’arrêt de tram et des barrières de chantier barrent la route. C’est 500 personnes qui sont présentes sur le boulevard. La bac tire au flash-ball à tir tendu. On nous a encore signalé des lycéens et lycéennes touché.es aux hanches, aux côtes, aux épaules et même au visage.

Beaucoup de lycéen.nes nous ont dit qu’iels avaient été matraqué.es. Les gazes lacrymogènes se font de plus en plus présents, la foule recule en direction de jets d’eau, dans la panique. Pourtant la bataille n’est pas gagné pour les forces de police, quand la voiture lancée à pleine vitesse d’un gradé de la bac est durement touché par un projectile, à bout pourtant. Le cortège est scindé en deux au niveau de l’arrêt de tram Jet d’Eau, une des deux parties est prise en chasse par la bac et sera durement réprimé (la bac et les groupes mobiles de la police étaient les seuls présents aujourd’hui dans Lyon), l’autre rejoint progressivement le lycée Récamier sur l’avenue Berthelot, avec une grosse mise de pression par la bac à Route de Viennes. Des dizaines de balle en caoutchouc ont été tirées aujourd’hui partout dans la métropole. La présence de la police aujourd’hui était uniquement répressive, d’abord le choix des unités d’interventions, puis l’absence d’une présence policière pour bloquer le trafic était tout simplement absente, puisque les voitures roulaient toujours en pleine émeute.

LyonMag chiffre à 19 le nombre d’interpellations dans la métropole, à 3 le nombre de policiers blessés mais parle très peu de la violence policières sur des jeunes, comme tous les autres médias métropolitains, se contentant toujours de la version préfectorale.

Vers midi, les lycéen.nes de Lyon convergent comme la veille, accueilli.es par la Cantine antispéciste, où après avoir manger ils ont pu s’organiser pour la suite et parler avec leurs soutiens étudiants.es, avant de repartir sur le blocage de la Martinière. Tout au long de la matinée, les klaxons de soutien remettront de la joie parmi les foules.

On aura entendu un policier dire « en plein dans le mille » après avoir touché une jeune lycéenne, assisté à un tabassage en règle par six policiers au coin d’une ruelle, ou encore un lycéen poursuivi par un policier aux cris de « cours ou je te nique ».

D’un point de vue globale, les forces de police n’ont pas l’air de comprendre l’ampleur de ce mouvement, ni sa composition, ni comment le stopper, restant dans la grande majorité des cas mises en difficulté.

Les prochains mouvements sont attendus pour l’heure vendredi matin.

#SurLeTerrain #DepuisLaBarricade #AutonomeInfo

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