Le célèbre point Godwin correspond au moment où une discussion sombre dans l’inanité lorsqu’un des interlocuteurs renvoie l’autre au nazisme, c’est à dire à un néant argumentatif. L’enjeu n’est plus la démonstration, mais la disqualification. La politique au sens large a ses points Godwin, l’écologie aurait-elle son point Greta ? Plus une discussion sur l’écologie dure, plus la probabilité d’y aborder le sujet Greta Thunberg augmente. Cette personnalisation est certes gênante, mais force est de constater que depuis plus d’un an nombre d’affects politiques se sont agrégés sur sa personne et ses prises de parole. Alors se met en place une mécanique presque irrésistible : on est soit classé dans le camp des supporters transis de l’activiste suédoise soit dans celui des accusateurs et calomniateurs. Les interlocuteurs ont alors franchi le point Greta ; la discussion se fige, les arguments se durcissent. Dans ce siphon discursif, toute la gamme des passions numériques s’accumulent : outrance, mauvaise foi, caricature, auto-aveuglement, besoin de se rassurer ou de se singulariser, idolâtrie, etc. La difficulté est que ces deux camps existent effectivement : dire que « Greta Thunberg est le miracle que j’attendais » (Yann Arthus-Bertrand) ou qu’elle « change le monde » (Obama) est grotesque ; celui des vitupérateurs et insulteurs publics est encore plus fourni1.
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Il y a 70 ans, le Vietnam célébrait sa première victoire contre le colonialisme : le 7 mai 1954, le Viet Minh écrasait l’armée française à Diên Biên Phu, insufflant un immense vent d’espoir pour les peuples colonisés dans le monde. Mais alors que cette bataille signait pour les Vietnamiens le...
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