Malgré une mobilisation faite dans l’urgence et un soir de semaine (et sous la menace), dès 18h une centaine de personnes étaient présentes sur la place Jean Macé, banderoles « Ripostons au fascisme » et « Fermeture du local néo-nazi » tendues et drapeaux noirs ou syndicaux au poing. Une demi-heure plus tard ce sont près de 700 personnes qui écoutent les prises de paroles au méga et reprennent les slogans antifascistes.
Alors qu’une délégation est reçue par le maire, plusieurs nazillons tentent des provocations autour de la manifestation, sans succès. Le quartier est par ailleurs rempli de policiers, une quinzaine de cars de CRS stationnent sur l’avenue Berthelot et chaque carrefour a droit à quelques BACeux. Face au service d’ordre et aux manifestants, les policiers guettent le moindre mouvement dans le rassemblement, et empêchent toute personne appartenant au rassemblement de partir en direction de Gerland.
Vers 19h30 la délégation reçue par la mairie sort pour rendre compte aux manifestants de la rencontre : les pouvoirs publics ne feront rien directement contre le local mais le mettent dès à présent sous « surveillance administrative ». On n’attendait de toute façon pas un miracle de la part de la mairie. Pour rappel ce local est celui qu’on voit dans cette vidéo avec les saluts nazis, comme le montre la banderole sur un mur avec le nom du lieu, Bunker Korps. Le drapeau « bleu blanc rouge » en toile de fond du concert donne la mesure du « nationalisme » dont se réclament les membres de Lyon Dissident dans la presse...
Étonnant ce peu de réactions dans un arrondissement métissé comme le 7e et populaire comme Gerland, surtout après la multiplication des agressions d’extrême-droite, dont certains membres lyonnais sont sous les verrous pour une tentative de meurtre fin janvier.
Peu après 20h, alors que plusieurs groupes se forment pour quitter la place, un contrôle d’identité dans le métro tourne en violence policière, provoquant la colère des manifestants les plus proches qui plongent vers l’entrée du métro, bientôt suivis par les CRS. Après avoir expulsé les manifestants du métro, les CRS repoussent la manifestation avec violence, frappant à bâton rompu le centre de la ligne du service d’ordre. Quelques coups partent en réponse et au bout de quelques minutes la manifestation recule lentement jusqu’au bout de la place pour quitter les lieux.
Nous ne sommes guère étonnés par le peu d’action des pouvoirs publics, de la tiédeur des médias, comme nous ne nous étonnons pas de la violence de la police. Nous n’arrêterons pas là notre lutte, et d’autres rendez-vous contre le fascisme auront lieu très prochainement sur Lyon, ce n’est que le début du combat.
Quant aux fascistes, ils ont fini par stagner à quelques dizaines de mètres à peine, sur une place perdue de Gerland, beuglant « bleu blanc rouge, la France aux français » entre quelques voitures de flics. Avant d’essayer de traîner dans le quartier Jean Macé et de tenter d’agresser plusieurs personnes, a priori sans succès.
A Lyon comme ailleurs :
Pas de fascistes dans nos quartiers,
pas de quartier pour les fascistes !
Témoignage sur l’arrestation dans le métro :
Rassemblement antifasciste place Jean Macé à Lyon : les fachos n’étaient pas où on les attendait.
A l’issue du rassemblement, des consignes de prudence ont été données. Mais
pour nous quatre , on a rencontré les fachos dans le métro. Quatre policiers étaient postés sur le quai après les portillons de péage, pourquoi ? Pour nous protéger d’une attaque des fafs ? Juste après notre passage , ils se sont mis à tabasser un type sans qu’on sache vraiment pourquoi.Tout le monde s’est retourné, on leur a dit d’arrêter, on a demandé ce que le type avait fait, sans réponse. Des jeunes de la manif, en entendant les cris, sont descendus dans l’escalier de la station, ont protesté, insulté les flics, qui n’en menaient pas large, et ont demandé des renforts. Certaines personnes prenaient des photos et des films. Par l’autre bout du quai sont arrivés quatre robocops de la BAC, dont un m’a bousculé par derrière comme un rhinocéros en furie, mes lunettes sont tombées.
D’autres flics devaient probablement empêcher les manifestants de descendre pour porter secours au mec qui se faisait tabasser. Les quatre de la BAC nous empêchaient de nous approcher. Le face à face a duré assez longtemps. Pendant que nous argumentions calmement mais fermement, les policiers continuaient à écraser le gars par terre. Un chef a fini par dire que le type n’avait pas de billet (raison suffisante pour le tabasser ?)
Bref, un retour mouvementé. Nous attendions les fachos sur la place, ils étaient dans le métro et ils portaient des uniformes. Le fascisme ordinaire.
P.S. Ce serait bien que d’autres témoins de la scène racontent ce qu’ils ont vu. Une vingtaine de personnes étaient sur le quai et sont restées jusqu’à ce que le garçon soit embarqué.
Michel C.
Vidéo de l’arrestation :
Rassemblement antifasciste place Jean Macé à Lyon
envoyé par sudcsain. - L’info video en direct.
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