La lutte pour le droit au logement initiée en novembre dernier a une résonance toute particulière dans le contexte actuel. La nouvelle crise économique commence. L’explosion du nombre de chômeur·euses au mois de mars (+7%) et avril 2020 (+20% !) en est la preuve. Après plus de deux mois de confinement, la crise sanitaire est devenue crise économique, alimentaire et du logement. Et ce n’est que le début.
Aujourd’hui, nous, locataires ou petit·es propriétaires étranglé·es par les crédits, sommes coincé·es entre des ressources qui baissent et des dépenses qui montent. Sans emploi isolé·e pendant le confinement, au chômage tant qu’il existe encore, étudiant·e avec un boulot précaire, retraité·e dont le gouvernement grignote les pensions et les APL, nous serons 6 à 7 millions de personnes supplémentaires à ne pouvoir payer ni nos loyers ni nos factures dans les prochains mois. Le nombre de nos expulsions de logement et de coupures de gaz, d’eau ou d’électricité ira d’autant.
Aujourd’hui, nous, squatteurs et squatteuses, réquisitionnons des bâtiments laissés vides par des instances publiques ou des propriétaires privés. Mairie, métropole, ou région, incapables d’assurer notre droit à se loger, dépensent des millions d’euros de surveillance et nous expulsent illégalement lorsque nous essayons de nous mettre et de mettre d’autres à l’abri de leurs manquements.
Aujourd’hui, nous, travailleurs et travailleuses sociaux, membres d’associations diverses, habitant·es de la métropole, constatons le manque croissant de place d’hébergement d’urgence malgré les effets d’annonce de la préfecture. Celle-ci est plus prompte à construire des centres de rétention administrative (CRA) qu’à loger les enfants scolarisé·es dont les familles vivent à la rue. Elle choisit de réprimer des personnes pour avoir voulu respirer alors qu’elles étaient confinées dans des espaces exigus et parfois insalubres. Les forces de l’ordre ont même cru pouvoir verbaliser les personnes sans domicile pour n’être pas « restées chez elles ». La crise sanitaire exacerbe le tournant sécuritaire et creuse les inégalités sociales et raciales.
En France, la loi rend impossible les expulsions entre le 1er novembre et le 31 mars. Pour lutter contre la propagation du Covid-19, le gouvernement a dénié prolonger cette trêve hivernale jusqu’au 10 juillet à l’échelle nationale. A Paris, les trois principaux bailleurs sociaux de la ville ont annoncé qu’ils n’expulseraient personne jusqu’à octobre, faisant la jonction avec la trêve suivante. A notre sens, c’est le minimum !
Sur le territoire de la métropole de Lyon, comme partout ailleurs, nous exigeons un arrêt général des expulsions, locatives ou de squats, au moins jusqu’en mars 2021, fin de la prochaine trêve. Nous serons solidaires des grèves de loyers, solidaires des luttes des personnes sans-papier pour leur régularisation, des luttes des personnes sans-abris… Nous souhaitons l’augmentation du nombre de places d’hébergement d’urgence et d’insertion. Et nous ouvrirons des logements vacants.
Nous refusons ainsi d’être ou que d’autres soient mis·es à la rue. Alors que tous les indicateurs laissent à penser qu’une deuxième vague de l’épidémie aura lieu dès juillet et que le nombre de personnes mises dehors sera encore plus important que d’habitude, cette mise en danger de tous·tes est inacceptable.
Nous exigeons la prolongation de la trêve hivernale ! Pour une trêve générale !
Rassemblements et prises de parole
- Mercredi 17 juin à 18h - Place Guichard
- Mercredi 24 juin à 18h - Devant le CROUS
- Mercredi 1er juillet à 18h -Grand Lyon Habitat
Assemblée de lutte - action
- Dimanche 28 juin à 18H - Espace Communal Guillotiere
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