Ni le Directeur ni les salariés de Habitat et Humanisme (HH) du Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO) rue Pré Gaudry (Lyon 7e) ne sont concernés par cet article. Ils font ce qu’ils peuvent pour colmater les brèches.
En effet c’est l’administration centrale de HH qui nous vend du rêve à grands renforts de gros sabots avec ce centre d’accueil « modulable et tout confort » comme elle le précise dans cette interview pour CNEWS.
Le Directeur Général de HH parle même de modèle à étendre à toute la France.
De la poudre de perlimpinpin aux yeux !
A peine arrivés dans ce magnifique terrain « philantropiquement » loué par Bouygues (la boucle est bouclée) que les ennuis commencent aussi bien pour les résidents mal logés que pour les salariés épuisés. Terrain livré non nettoyé, pannes d’électricité, de chauffage, pas d’aération, gros problèmes de condensation. 2 locataires forcés de cohabiter dans ces 15m2 n’ont pas eu d’eau pendant 8 jours…etc
Les tensions sont à la hausse, les dépressions et les cauchemars réapparaissent … bizarre non ?
On peut penser que le cynisme est à son comble de ne pas avoir tenu compte du fait que la plupart de ces exilés venus d’Afghanistan et d’Afrique subsaharienne ont fait un long et pénible bout de leur périple en camion. Cette boîte de conserve sans fenêtre leur rappelle certainement de « doux » souvenirs.
Mais non, le cynisme n’a pas de frontière (lui au moins) après avoir laissé se débrouiller les salariés et les bénévoles pour le déménagement, la Direction de HH Rhône prépare vite vite vite l’inauguration des lieux à grands renforts d’artiste, de décoratrice d’intérieur et de paysagiste… Une somme colossale (plus de 3000 fois l’Allocation journalière de base pour les Demandeur d’Asile) dépensés pour peindre en « rose et en vert » ce maigre espace clôt.
Ceci aurait pu être bien pensé et intéresser les habitants eux même mais pas le temps de réfléchir et d’organiser conjointement avec les résidents l’aménagement du centre. Dur dans ces conditions de s’approprier leur nouveau « lieu de vie » et certainement très difficile de s’intégrer ensuite.
Bon courage aux salariés qui voient la liste des doléances s’allonger pas comme celle de leur moyen humain.
Pas d’atelier artistique et de fresque commune peinte sur les hauts murs d’enceinte mais un street art non décrypté des Beatles (4 blancs en costard) qui aligné à une représentation de l’évolution humaine donne un pas très joli message.
Pas d’aménagement collectif du pseudo container commun, mais des canapés neufs et des fauteuils vintage chinés avec gout. Les vieux canap troués sont proposés aux roms, « ils s’en suffiront ».
Pas de jardin partagé mais bientôt des pots de fleurs pour la touche greenwashing, un mois de janvier chargé en journalistes et autres photographes et le tour de passe-passe est joué.
Tout ceci cachant la misère, occultant les véritables besoins des résidents et enfonçant la poutre dans les yeux de nos chers politiques.
Toute cette mascarade s’est faite sans eux ; pour la photo (montage).
Comment voulez-vous dans ces (mauvaises) conditions que les réfugiés s’impliquent dans ce nouveau monde, s’intéressent à la vie publique et s’intègrent facilement dans une société qui fait tout pour les en exclure.
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